De l’appel à l’annulation de l’élection présidentielle lancé au mois de septembre, Djilali Soufiane se dit désormais prêt à dialoguer avec le Président Abdelmadjid Tebboune, issu du même scrutin. Qu’est ce qui a bien changé ?
Le président de Jil Jadid a surpris plus d’un ce mardi 17 décembre, lorsqu’il annoncera que son parti est pour le dialogue auquel a appelé le candidat intronisé présidence de la république. Rappelant que Jil Jadid a de tout temps défendu « le principe de dialogue », Soufiane s’attend seulement à ce qu’il y est des « gestes forts » de la part de celui qu’il nomme « nouveau Président de la République ».
« On ne peut aller au dialogue alors que le grand moudjahid, Lakhdar Bouregaa est en prison en plus d’un nombre important de jeunes arrêtés rien que parce qu’ils ont levé un emblème culturel », a pourtant conditionné le président de Jil Jadid lors d’une conférence de presse. Et d’insister : « Il n’aura aucun dialogue sans gestes forts. C’est là une condition primordiale ». Ces conditions sont pour lui « un gage de curabilité du pouvoir à ouvrir ce dialogue ».
Djilali Soufiane ne signe pas pourtant un chèque à blanc au « Président » Tebboune. Il explique que Jil Jadid « jugera, au fur et à mesure, des actes concrets que décideront les autorités, notamment en ce qui concerne la construction d'un Etat de droit et de la démocratie ».
Un revirement à 180° !
Quoi qu’il en soit, c’est un revirement à 180° que vient de faire Djilali Soufiane. Lui qui avait simplement appelé, à la mi-septembre, à l’annulation des élections. « Pour sauvegarder l’unité nationale et l’avenir du pays, la raison d’État doit primer. Il faut revenir à un vrai dialogue en annulant les élections du 12 décembre et en prenant les mesures d’apaisement préalables », avait-il écrit. Quelques jours avant, son parti qui tenait son Conseil national avait estimé que « l’élection présidentielle projetée a peu de chances d’entraîner l’enthousiasme populaire et compliquera la crise au lieu de la résoudre ». Pire, il avait asséné qu’« au lieu d’agir en politique responsable face à un peuple légitimement en colère, le pouvoir a voulu régir une ‘population’ sommée d’exécuter des ordres sans demander son reste ».
Qu’est ce qui a changé ?
A se demander qu’est ce qui a changé pour que Soufiane déclare à présent que « vu la complexité de la situation que traverse le pays, nous interagirons avec responsabilité avec le nouveau président de la République ». Ceci au moment des millions d’Algériens continuent de sortir dans la rue pour rejeter et la présidentielle et le dialogue de Tebboune. La preuve a été donnée aujourd’hui lors des marches des étudiants auxquels se sont joints des milliers de citoyens.
Pour la suite de la révolution du 22 février d’ailleurs, le conférencier a eu cette phrase, pour le moins gênante : « Le hirak doit désormais se mettre au travail sérieux. Les algériens doivent apprendre à s’organiser dans un cadre précis et réfléchir à un projet de société » !
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