Toufik Larbes a été emprisonné pour des photos dans lesquelles il apparaît avec de fausses armes utilisées pour de la figuration lors du tournage du film Larbi Ben M’hidi de Bachir Derraïs, à Ifiri Ouzellaguen (Béjaïa), sa région natale.
Originaire d’Ifiri Ouzellaguen (Béjaïa), région qui a abrité le Congrès de la Soummam et où une partie du Film Larbi Ben M’hidi de Bachir Derraïs a été filmée, Toufik Larbes, jeune père de quatre enfants, a vécu l’une des histoires des plus regrettables depuis le début du mouvement populaire de février 2021.
Il y a quelques années, Toufik Larbes a participé comme figurant dans le tournage du film Larbi Ben M’hidi de Bachir Derraïs, dont une partie a été filmée dans sa région natale, à Ifiri Ouzellaguen (Béjaïa). Lors du tournage de ce film de guerre qui raconte la vie de l’une des figures de la guerre de la libération et président du Congrès de la Soummam, Larbi Ben M’hidi, de fausses armes ont été utilisées pour les besoin du film. Toufik Larbes en a profité pour prendre des photos souvenir, à la fois, avec les comédiens et les participants, mais aussi avec les fausses armes en question. Mais ce qu’il ignore encore, c’est que quelques années plus tard, ses photos allaient lui valoir plusieurs mois en prison.
En effet, lors de la campagne zéro kabyles, où plusieurs militants et citoyens lambda ont été arbitrairement interpellés par les services de sécurité, Toufik Larbes a été lui aussi victime de la politique de la terre brûlée du régime algérien. Après avoir vérifié les photos contenues dans son téléphone portable, les gendarmes sont tombés sur celles qui comprenaient les fausses armes du film Larbi Ben M’hidi. Malgré les explications du jeune père, qui d’ailleurs présente parfois des troubles mentaux, les gendarmes n’ont voulu ni l’écouter, ni comprendre le contexte durant lesquelles elles ont été prises. Toufik Larbes a été transféré, après dix jours de garde à vue, de Béjaïa vers le tribunal Sidi M’hamed à Alger. Il a été présenté devant le Procureur de la République, puis devant le juge d’instruction qui a décidé de le placer sous mandat de dépôt à la prison de Koléa.
Accusé d’«appartenance au MAK» et de «terrorisme» par conséquence, selon l’article 87bis du code pénal, Toufik Larbes a été emprisonné durant six mois avant que la justice ne revienne, le 23 mars dernier, sur les accusation liées au terrorisme et décide de le libérer après tout ces mois de détention arbitraire.
Néanmoins, il vient de recevoir une convocation pour se présenter, le 19 décembre prochain, devant le juge de la Cour d’Alger, en vue de son procès en appel. Il est, désormais, poursuivi pour «diffusion de fausses informations».
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