«ce que le moment présent, irrémédiablement tragique, exige des intellectuels»
Les grands écrivains, colos et monuments de la littérature algérienne, Dib, Kateb, Feraoun, Mammeri, Djaout, … Benchicou, Zaoui, Sansal et Khadra sont immortels. Des étoiles qui brillent pour l’éternité par leurs œuvres, leur génie et surtout leur engagement et empathie envers leur peuple.
Oui, de l’empathie comme celle de Mohammed Dib qui chérit son peuple : «Il nous semble qu’un contrat nous lie à notre peuple. Nous pourrions nous intituler ses "écrivains publics". C’est vers lui que nous nous tournerons d’abord».
Oui, de l’engagement comme celui de Yasmina Khadra qui s’identifie et qui dénonce à côté de son peuple: «Chez nous, dans notre Algérie profanée, une poignée d’ignares pourris jusqu’à la moelle, après avoir mené le pays à la ruine et compromis les rêves de plusieurs générations, s’entête à s’agripper, comme des naufragés à leur épave, à son simulacre de pouvoir et, toute honte bue, malgré le rejet sans appel des Algériens, refuse de comprendre qu’il arrive même aux démons de battre en retraite devant les incantations».
Oui, une étoile comme Nedjma, l’héroïne de Kateb Yacine, qui symbolise l'Algérie, une œuvre éternelle qui décrit l’exile et l’errance de citoyens en quête d’une identité et de la city idéale : une patrie libre et décolonisée.
Oui, des monuments comme Mouloud Feraoun et Mouloud Mammeri, dont leurs œuvres est un récit fidèle à «La terre et le sang» de nos martyrs, et empathique envers «Le fils du pauvre» et «La Colline oubliée».
Oui, du courage comme celui de Mohammed Benchicou, celui qui avait écrit une vérité, Bouteflika, une imposture algérienne, celui qui avait déclaré après son arrestation en 2004 : «Je me sens intact et déterminé. N'ayez pas peur de leur prison !»
Oui, de la résistance comme celle de Tahar Djaout qui avait, quelques jours avant son assassinat, appelé son peuple au désenvoûtement. Une Algérie qui, écrivait-il, a «perdu tout repère rationnel et tout fondement humaniste et dont le fanatisme, l'hystérie et la déraison sont devenus le seul moteur».
Un intellectuel est un libre penseur, il se fie qu'à ce qui est librement établi et prouvé par la raison, il ne s’assujettit pas à la dictature ni au dogmatisme.
En plein révolution, à la veille d’une énième violation du cadavre « constitution algérienne » le jour de commémoration de l’insurrection du 1er novembre 1954 contre le colonialisme, on n’écrit pas une lettre au Roi monarque pour gracier "les otages innocents", mais «on œuvre et on écrit un appel à la résistance, une lettre d’indignation, d’empathie et de solidarité à son peuple».
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