«Cela fait deux mois que les détenu.e.s politiques et ceux emprisonné.e.s pour port du drapeau Amazigh sont à El Harach. Nous avons fait appel sur l’ordonnance d’instruction, mais notre appel a été rejeté. Nous attendons la programmation de leurs procès, en vain. Pour l’instant, rien ne bouge en ce qui concerne le dossier des détenu.e.s à Alger», confie Aouicha Bekhti, avocate et membre du Réseau algérien de lutte contre la répression, pour la libération des détenu.e.s politiques et d’opinions et pour les libertés démocratiques.
Rencontrée lors de la commémoration du 63ème anniversaire du congrès de la Soummam à Ifri (Béjaïa), Me Aouicha Bekhti, affirme que «certains des détenus ont même songé à entamer une grève de la faim afin de contester leur situation de détention». «Parmi les détenus, il y a même ceux qui menacent d’entamer une grève de la faim. Nous essayons de les calmer», rassure-t-elle. Et d’ajouter : «Ils ont conscience des enjeux et gardent le morale avec beaucoup de détermination, mais ils refusent d’être utilisés comme monnaie d’échange de la part du pouvoir afin de ramener le peuple et l’opposition aux négociations. Ils refusent le chantage du système.»
Alors que trois personnes ont été libérées à Chlef et Annaba, prés d’une soixantaine d’autres sont encore en détention provisoire dans différentes prisons du pays dont celles d’Alger, de Koléa ou de Mostaganem etc.. À Ifri Ouzellaguen, région qui compte deux jeunes détenus pour port du drapeau Amazigh, les gens ne découragent pas. Ils n’ont pas cessé de scander tout au long de leur présence dans ce lieu qui a abrité le congrès de la Soummam «Etat civil et non militaire» ou «Libérez les détenus, Libérez Bouragaa», ce révolutionnaire emprisonné par le Chef d’Etat Major, Gaïd Salah.
Chaque week-end, recevez le meilleur de l'actualité et une sélection d'événements en vous inscrivant à notre bulletin d'informations.