16 militants de différentes wilayas du pays ont déposé plainte, aujourd’hui, contre le désormais ex-ministre de l’intérieur, Salah Eddine Dahmoune. Ils l’accusent d’«insultes, d’injures et de diffamation à l’égard du peuple à la suite de ses déclarations, le 3 décembre dernier, à travers lesquels il a qualifié les millions de manifestants qui s’opposaient à l’élection présidentielle de pseudos Algériens, de résidus du colonialisme, de traîtres, de pervers et d’homosexuels», affirme Me Saliha Allouache, avocate des plaignants, dans une déclaration accordée, aujourd’hui, à l’Avant-Garde Algérie.
Ils sont de Média, de Tipaza, de Blida, de Béjaïa, de Tlemcen, de Tizi Ouzou, de Constantine, de Sétif et d’Alger. Ils l’ont fait avant que Tebboune ne décide de mettre fin à ses fonctions et le remplacer par l’actuel ministre de l’Habitat, Kamel Beldjoud, qui assurera désormais l’intérim. L’avocate affirme qu’il n’a y pas de catégorie spécifique. «Les plaignants sont des deux sexes et de tous les âges», affirme-t-elle.
Parmi les plaignants, trois sont des militants d’Alger dont Othmane Aouameur, Noureddine Oukrif et Mourad Amiri, ancien fonctionnaire du même ministère.
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Pour appel, c’est ce même ministre qui a poursuivi Mourad Amiri pour avoir appelé ses collègues à manifester publiquement leur rejet de système et leur solidarité avec le mouvement populaire. Accusé de «diffamation», Mourad a été condamné à«six moi de prison ferme et 20 000 DA d’amende». «Nous avons reçu beaucoup de demandes de plusieurs personnes et de différentes régions du pays. Elles veulent toutes participer à cette plainte collective. Il y a déjà une cinquantaine en attente. Ce qu’elles reprochent au ministre, c’est surtout quand il a dit que les manifestants sont des "résidus du colonialisme". Nous le feront au fur et à mesure», confie-t-elle.
Et d’ajouter : «la plainte a été déposée et enregistrée par le procureur général près le tribunal de Sidi M’hamed. Nous allons suivre de près son évolution», assure Me Saliha Allouache.
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