A l’issue de la réunion ordinaire de son secrétariat national, tenue ce vendredi à Alger, le parti du RCD (Rassemblement pour la Culture et la Démocratie), a rendu public un communiqué où il est sorti avec un constat des plus alarmant, qu’il ne cesse, d’ailleurs, de dénoncer depuis des mois. Selon lui, « l’impasse politique, économique et sociale que le régime en place impose à l’Algérie menace la pérennité de l’État ».
D’emblée, il évoque la situation politique du pays, marquée par une répression sans précédent, notamment lors de la commémoration du 3ème anniversaire du Hirak, où selon lui, « le ridicule a été atteint par ce pouvoir de fait qui a perdu le sens de la mesure en procédant au détournement dans la wilaya de Bejaia d’un bus de transport d’étudiants universitaires vers un commissariat de police ».
Le parti évoquera également la « dégradation des droits humains et des libertés individuelles et collectives caractérisées par « le nombre de détenus d’opinion qui ne cesse d’accroitre »*.
Sur un autre pan, il mettra en exergue « les tâtonnements, les faux pas et la gestion hasardeuse et dangereuse de la vie politique du pays ont donné lieu dans un premier temps à la publication au journal officiel de la république d’un arrêté ministériel portant listes nationale des personnes et entités terroristes en application de l’article 87 bis du code pénal et dans un deuxième temps au retrait pur et simple de ce texte du site du journal officiel ».
« Cette violation de droit des plus élémentaires qui est celui de la présomption d’innocence constitue une illustration de plus de l’immixtion du pouvoir exécutif dans le domaine des compétences de la justice », affirme-t-il.
Sur le plan socio-économique, le RCD charge Abdelmadjid Tebboune lequel, selon lui, « incapable de se départir de sa logique rentière et de mettre en place une stratégie claire pour impulser la croissance économique, comme à l’accoutumée », il « se complait dans les effets d’annonce et dans l’improvisation ».
Pour preuve, explique-t-il, « les décisions prises, au mépris des règles juridiques, concernant le gel et la suppression, pour certains produits d’importations, des impôts et taxes pourtant contenues dans les dispositions de la loi de finances 2022, à peine entrée en vigueur », ou encore « l’allocation d’une prime d’aide aux chômeurs » qui estime-t-il « ne peut pallier l’absence d’une politique de l’emploi et dissimuler la paralysie de la relance économique ».
Enfin, le parti du RCD ne manquera de pointer du doigt « l’isolement » du pays sur le plan géostratégique régional et international » qui « ne fait que s’accentuer »*.
« Le régime aux commandes demeure incapable de donner à l’Algérie la place qui lui revient sur l’échiquier politique international. L’absence du chef de l’Etat à la rencontre union Européenne-union Africaine confirme l’inexistence d’une stratégie efficiente en la matière», affirme-t-il.
Pour toutes ces raisons, « il est urgent de restituer au peuple algérien sa souveraineté et d’impulser une alternative démocratique et ce dans le cadre d’un processus constituant », appelle-t-il. A commencer par la « libération immédiate et inconditionnelle » de tous les détenus d’opinion et politique ainsi que leur « réhabilitation et leur indemnisation ».
« Le déni, l’aveuglement et la multiplication de coups de force au mépris de la volonté populaire ne constituent pas la solution à la crise multidimensionnelle que subit le pays », conclut-il.
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