Au terme des travaux de son secrétariat national tenu vendredi dernier, où il s'est penché sur l'actualité nationale ponctuée par les dernières législatives en date, mais également sur la campagne de répression qui s'abat sur les militants politiques, le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) a dressé un sévère réquisitoire à l'endroit d'un pouvoir qui a selon lui, “perdu le contrôle de la situation politique du pays”.
“Près de deux ans et demi après le sursaut salutaire du 22 février 2019, le RCD considère que la décantation est désormais faite. Il y a ceux qui ont choisi la voix du pire en s'opposant d'emblée à l'appel du peuple ou en montant la vague du Hirak à ses débuts pour ensuite être pris en flagrant délit de soutien à un système hors temps qui n'a de projet que de se maintenir”, lit-on dans le communiqué. Et de poursuivre: “Le rejet massif de ces dernières élections législatives ne pouvait pas être caché et le gonflement du taux de participation ne pouvait pas aller au-delà d'un certain seuil au risque de paraître ridicule”
“Sans aucune légitimité, ayant perdu le contrôle de la situation politique du pays, le pouvoir s'affole et réprime à tout va”, estime le RCD. Et d'argumenter: “Les arrestations de militants politiques et d'activistes de la révolution du 22 février se comptent par milliers dans tout le pays atteignant ces derniers mois une ampleur sans précèdent. Plus de 300 citoyens sont en prison et cette longue liste des détenus d'opinion s'allonge chaque jour. La dernière en date est celle de Fethi Gherras, premier responsable d'un parti politique agréé. Le pouvoir continue d'instrumentaliser la justice en la convoquant pour traiter des questions mémorielles et en criminalisant toute action politique et citoyenne qui rejette la normalisation violente en vigueur. Désormais, le simple fait d'appeler à un changement de régime est considéré comme un acte terroriste.”
Sur le plan socioéconomique, RCD a un avis tranché également. “ À la situation socio-économique des plus angoissantes, est venue s'ajouter la crise de l'eau qui prend des proportions inquiétantes dans tout le pays et plus particulièrement à Alger où des quartiers entiers sont privés d'eau potable”, écrit-il.
Selon lui, “la faillite du pouvoir dans la gestion des réserves stratégiques de l'eau des barrages et des nappes phréatiques est sans appel. Son irresponsabilité et son incompétence sont avérées dans le peu d'investissements dans la promotion d'une politique hydrique intégrée malgré l'embellie financière des deux dernières décennies.”
Même constat accablant pour le secteur de l'enseignement supérieur. “À quelque jour de la clôture de l'année universitaire, force est de constater que l'université algérienne enregistre deux années consécutives de contre-performance conséquence de la crise sanitaire et d'une gestion catastrophique basée sur le bricolage”, estime-t-il encore. Et d'ajouter qu' “encore une fois, l'université est amenée à délivrer des diplômes dévalorisés sans contrepartie en termes de savoir et de connaissances requis”. Enfin, “les conséquences de la crise sanitaire et de l'incompétence criarde du pouvoir ont ébranlé aussi la communauté nationale établie à l'étranger qui se trouve dans l'impossibilité de se rendre en Algérie depuis le début de la pandémie”, estime-t-il encore.
Pour le RCD, “ la politique de restauration du régime avec son lot de lois liberticides, de répression, de spoliation des libertés fondamentales et de promotion de la division est un danger pour le pays, dans son unité et son intégrité”.
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