IMG-LOGO
Accueil Actualités Sonia Siam, l’une des protagonistes du documentaire de FRANCE 5, répond à ses détracteurs
Publié le : 28 Mai, 2020 - 13:15 Temps de Lecture 3 minute(s) 6178 Vue(s) Commentaire(s)

Sonia Siam, l’une des protagonistes du documentaire de FRANCE 5, répond à ses détracteurs

IMG

Je m'appelle Sonia SIAM. J'ai 27 ans et je suis médecin résidente en psychiatrie. Certains d'entre vous me connaissent. D'autres ont dû me découvrir dans le film " Algérie, mon amour" du journaliste Mustapha Kessous. Beaucoup l'ont vu. D'autres ne l'ont pas vu. Mais ils l’ont tous critiqué. Étant l'une des protagonistes du documentaire, beaucoup m'ont demandé des explications ou des comptes sur "l'image" qui a été donnée du Hirak, comme si d'un seul coup le film était ma réalisation, ou que j'étais devenu le symbole ou le porte-parole du Hirak, ce que je ne suis pas et refuse qu'on m'y prête même l'intention de le devenir. ( Alors qu'à la base on est tous d'accord que makach man youmathilouna... Yak koul wahed imethel nefssou...Wella nssitou?)

Mes très chers concitoyens ! Pour commencer, sachez que je ne suis responsable que de ce que j'ai dit. Et j'assume complètement mes propos. Certes je vous vois arriver avec les "c'est pas représentatif" ...."le code de la famille c'est pas l'objectif du Hirak", mais laissez moi vous rappeler que Le Hirak n'est la propriété de personne ! Ni la mienne ni la votre ! Chacun d'entre nous "Hirakistes" à son propre idéal de l'Algérie en tête, mais tous, sommes unis pour un même objectif depuis le 22 Février 2019 : Le changement radical du système de gouvernance et l’État de droits, garantissant la démocratie tout en protégeant les libertés individuelles et collectives.

En participant a ce récit, je n'ai fait que parler de points qui me tenaient à cœur. Le réalisateur a décidé d'en garder certains et pas d'autres au montage. J'ai dit clairement que je ne représentait pas la jeunesse. J'ai abordé des questions politiques, l'identité, l'histoire, la répression, les détenus d'opinions, et le caractère hétérogène du Hirak. Il est libre, car comme certains d'entre vous le savent déjà, un film documentaire, est un travail de création. Il peut être le regard objectif ou subjectif de celui qui le fait, la genèse d’une ou des réalités sociales, politiques ou peu importe la thématique. (On peut être d'accord ou non avec l'angle de vue du réalisateur.) Dans ce cas particulier, lorsque j'ai accepté de participer au projet, il était question, pour le journaliste, de parler de la jeunesse algérienne dans ses différentes composantes et à travers plusieurs portraits, dont le mien. Ces jeunes "choisis" raconteraient leurs points de vues sur la société dans laquelle ils vivent, leur réalité et leurs aspirations à l'ère du Hirak. Et non un documentaire sur le Hirak uniquement.

Hélas, Le marketing de ce film c'est surtout axé sur le Hirak (ce qui explique les vives réactions, mais n'en justifie en aucun cas la violence). Le produit fini n'est peut-être pas à la hauteur des ambitions des uns ou de espoirs des autres. Et j'estime que ce n'est pas à moi de le défendre ou de le fustiger. Pour ma part, ce ne sont pas quelques minutes dans un film qui résument ce que je pense du Hirak, ce que je vis du Hirak et ce que je vois du Hirak. Il serait tellement réducteur d'attendre d'un film de 70' de retracer toutes les nuances et les subtilités de ce processus révolutionnaire, qui dure depuis plus d'une année.

En dehors, du contenu et du format, de ce film, ce qui m'a interpellé ce sont les réactions d'une violence inattendue de certains "progressistes", mettant dans le même sac les intervenants, la ligne éditoriale, Hirak, sujet de société et idéologies. Beaucoup sont tombé dans des travers que souvent eux même dénoncent. Souvent leur réaction ont fortement ressemblé à celle du fameux "zetchi" qu'ils passent leur temps à fustiger. Se focaliser sur les trois minutes de sensationnel et oublier des sujets importants abordés comme la torture et les attouchements sexuels subit dans les commissariats par nos concitoyennes, la dictature militaire, l'interdiction de l’emblème Amazigh, la place de la femme dans le Hirak....

Pour finir, j'aimerais rappeler à certains, que même si je ne suis à pas l'image qu’ils veulent donner de l'Algérie ou que je ne ressemble pas à l'idée de la femme Algérienne qu'ils se font, je suis toute aussi algérienne que vous. Hebbitou Wella krehtou. أنا عنصر من الحراك، و تحيا الجزائر حرة و ديمقراطية.

Vive l'Algérie, libre et démocratique, plurielle et égalitaire. PS: Merci à tous ceux qui ont le courage de me soutenir publiquement et à tout ceux qui m'ont envoyé des messages de soutien en privé.

                                                                               Sonia Siam

Laissez un commentaire

S'abonner à notre Bulletin d'Informations

Chaque week-end, recevez le meilleur de l'actualité et une sélection d'événements en vous inscrivant à notre bulletin d'informations.