Peut-on accordé un crédit quelconque à un procès, censé jugée les corrompus, alors qu'il se déroule au même moment où on emprisonne, on torture et on pourchasse ceux qui dénoncent la corruption et le système qui l'a engendré.
La promotion de cette messe revient à ce système même qui a institué la corruption et qui a produit Ouyahia, Sellal et consorts. Et elle trouve écho chez certains qui veulent nous faire croire, dans le but de dédouaner les responsables actuels, Gaïd Salah, Zaghmati..., qu'il existe une volonté de lutte contre la corruption. Il faut être atteint d'une cécité pour ne pas voir que rien n'a changé sur le plan des pratiques et le mode de gouvernance et si ce n'est pas pire : la forfaiture, le despotisme et le clientélisme sont érigés comme une fatalité, " un rempart" où une constante sous forme de chantage, à l'image de l'élection du 12 décembre, exercé sur le peuple le menaçant de disloquer son pays. Une dictature assumée dans toutes ses manifestations violentes et liberticides, l'emprisonnement, le verrouillage médiatique et la mise de toutes les institutions sous la coupe de l'état major de l'armée, et à laquelle le peuple est sommé de se soumettre sinon il est excommunié et exclu de "la communauté nationale".
Et cette " communauté nationale" à laquelle faisait justement plusieurs fois référence Gaid Salah dans ces discours, pour plaider en tout euphorie de retrouver sa cohésion, est celle de ce " peuple", qui a cautionné tous les régimes et leurs dérives en faisant valoir toujours cette capacité de se retourner facilement contre les anciens maîtres pour être les courtisans des nouveaux. " Ce peuple" qu'on lui tend le micro des chaînes de télévisions interdites au peuple, c'est aussi lui auquel on fait appel pour les " manifestations spontanées", de soutien auparavant à Bouteflika et aujourd'hui à Gaïd Salah et à l'élection présidentielle, et c'est lui qui était samedi dernier à la marche à laquelle l'UGTA a appelé. " Ce peuple œsophagien", constitué de parasites et de larbins, n'est que le prolongement pyramidal de "l'état profond", qui est chargé de mobiliser ses affidés, tenus par des dossiers où des intéressés, parmi les médias, les journalistes, les pseudos intellectuels en mal de prestige et ces organisations clientélistes. Et "l'état profond" est incarné aujourd'hui par Gaid Salah, le chef d'état major, et Bouaza Wacini, le général major chef de renseignement intérieur, après avoir été Betchine, Toufik et Bouteflka.
" L'état profond" n'était jamais lié à la personne en poste, mais au poste occupé qui est générateur d'intérêts mercantiles, de passe-droits, de privilèges et de promotion sans compétences et du piston. La révolution du 22 février se veut une rupture avec ces pratiques et avec ce système pour rendre à l'exercice politique sa noblesse, pour mettre fin au népotisme et aux mécanismes de prédation en instaurant des institutions, une justice indépendante, la séparation des pouvoirs et des contre-pouvoirs, seuls capables de prévenir contre la corruption et les dérives autoritaires des hommes au pouvoir. La ligne de démarcation est claire entre les deux peuples, celui de l'Algérie que Gaïd fait semblant de l'ignorer, et " le peuple", fait de bouffons, de courtisans, de larves et d'invertébrés sans principes se vendant au premier venu. Le premier a une idée et le second a un " oesophage". C'est la raison pour laquelle le compromis que propose certains par le biais de l'élection présidentielle de 12 décembre est impossible. Ce ne sont ni ces simulacres de procès ou les maffieux règlent leurs comptes ni les diversions multiples ni les manœuvres d'inventer un ennemi extérieur ne peuvent réconcilier un peuple déterminé à poursuivre son combat contre un système, qui demeure en place et avec les mêmes pratiques, avec les hommes qui ont fait le régime de Bouteflika. Ces derniers qui n'ont rien à lui proposer que de se réconcilier avec la prédation, la forfaiture, le clientélisme et la hogra. C'est donc au delà des personnes : c'est une conquête vers l'autodétermination pour l'instauration d'unun nouveau ordre, des rapports nouveaux. C'est une révolution !
Gaid Salah, comme un président candidat à sa propre succession
L''élection présidentielle du 12 décembre n'est qu'un cinquième mandat de Bouteflika en différé. Et comme ce dernier préparant sa propre succession, Gaid Salah n'a rien laissé au hasard pour préparer de bout en bout tout le processus conduisant à l'investiture de l'homme, qui régnera par procuration en son nom. Cela n'a pas d'ailleurs échappé aux larbins et aux clientilistes participants aux dernières manifestations organisées par l'administration pour brandir le portrait de Gaid Salah et scandant leur soutien à l'élection. De l'installation de " l'instance du dialogue" jusqu'à la désignation des candidats en passant par le choix des membres de la commission dite ' instance d'organisation des élections". Il a même tracé en aval les contours du 5 ème mandat en votant des lois, comme celle des hydrocarbures où celle qui consiste à donner la vocation à la police militaire de police judiciaire, pour ligoter l'Algerie à travers une investiture la contraignant à demeurer fidèle à l'esprit du " peuple" de la Coupole et à perdurer ainsi le système. Il y a lieu de rappeler que l'exploitation de gaz de schiste faisait partie de deal passer avec les puissances étrangères pour la caution du 4 ème mandat de Bouteflika. Les cinq candidats sont astreints à un rôle de figurants, qui n'ont même pas le droit de s'exprimer sur la justice, les détenus d'opinion, l'état des libertés, la répression et sur le rôle de l'institution militaire. Ils sont tenus par le respect du scénario écrit par l'état major de l'armée.
Il n'y a rien à attendre de cette élection, qui représente plutôt un danger de dislocation du pays. Le pays vit déjà une situation d'affrontements et si l''élection aura lieu, l'hypothèse le moins probable, on n'échappera pas à une confrontation généralisée. Car l'état major, incarné par Gaïd Salah, a rompu le consensus national en tentant de diviser le peuple, en propageant la propagande raciale, en instrumentalisent la diversité pour exclure des régions de la communauté nationale, en qualifiant une majorité du peuple de traître et en emprisonnant, torturant les enfants du peuple. Beaucoup de mal par les actes et par les mots. Un stade de haine qui a été dépassé et qui rend une difficile cohabitation. Et comme les jalons de l'investiture sont jetés, c'est exclu que le président désigné dépassera les lignes rouges déjà tracées par Gaïd Salah et dont la politique déjà mise en œuvre. Dans aucune armée du monde, un état major cumulant tant d'échecs ne peut rester où à prétendre gérer une situation de crise dont elle a contribué à son aïguisement et à sa cristallisation. Un état major qui compte à son actif plus de dix entre généraux et généraux majors en prison, d'autres en fuite à l'étranger, une vingtaine de colonels et des hauts responsables de sécurité attendent le jugement, des généraux à la retraite emprisonnés où poursuivis et même parmi eux certains, comme le général Major Belkessir et Zerad, étaient jusqu'à il y a quelques semaines les plus proches de Gaid Salah.
C'est une direction qui a échoué à tous les niveaux et qui est capable de tout jusqu'au " boutisme", dans un acte suicidaire pour sauver le système et les biens mal acquis de ses membres. De cela que des patriotes au sein de l'ANP soucieux de l'intérêt de l'institution et de la préservation de leurs carrières sont appelés à prendre conscience. Leur action conjuguée à la mobilisation des citoyens qui feront échec à l'élection présidentielle du 12 décembre prochain pour ouvrir des perspectives de nouvel ère et faire éviter à l'Algérie de sombrer dans le chaos. C'est dans cette direction que la situation semble se diriger. La Révolution vaincra, il n'y a aucun doute. l'Algerie vivra !
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