«Justice libre et indépendante», scandent les magistrats grévistes au moment de l’arrivée des forces de l’ordre à l’intérieur de la Cour d’Oran. Du jamais vu ! Des magistrats subir des actes de violences dont ils se souviendront longtemps. Utilisés par le pouvoir, à sa tête Gaïd Salah, afin de réprimer et mettre en prison les manifestants pacifiques, ce sont eux qui deviennent les victimes de pratiques dont ils ont toujours été complices. Les vidéos de l’agression dont ils ont fait objet de la part des gendarmes, ont fait le tour de la toile. De même, pour l’entrevue entre Gaïd Salah et son ministre de la justice, Belkacem Zeghmati, la veille du 37ème vendredi et le 65ème anniversaire du déclenchement de la guerre de libération nationale. En s’adressant à ce ministre soumis aux ordres, Gaïd Salah ordonne «d’aller jusqu’au bout de la mission». Ce dernier a bien appliqué les consignes en allant jusqu’à envoyer des gendarmes agresser violemment des magistrats qui s’opposaient, selon des avocats oranais, à la désignation d’un juge, doublure du pouvoir afin de casser leur mouvement de grève illimitée, entamée depuis plus d’une semaine.
Dans un communiqué rendu public, il a y quelques heures, le syndicat national des magistrats «a dénoncé l’agression de leurs collègues», tout en appelant au calme et à favoriser le débat à la violence. Ce communiqué a été dénoncé par plusieurs avocats, professionnels de la justice et défenseurs des droits humains. Ils considèrent que le syndicat manquait de «courage» et de «fermeté» à l’égard de ce qu’ont subi leurs collègues d’Oran. «Ce communiqué ne me représente aucunement. Il y a lieu de condamné fermement ce qui s’est passé aujourd’hui à Oran ou de se taire à jamais», s’indigne Me Bakouri Amirouche, avocat au barreau de Béjaïa.
Chaque week-end, recevez le meilleur de l'actualité et une sélection d'événements en vous inscrivant à notre bulletin d'informations.