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Publié le : 26 Novembre, 2020 - 19:30 Temps de Lecture 2 minute(s) 1150 Vue(s) Commentaire(s)

230 travailleurs du groupement Daewoo à Médéa licenciés : L’activité syndicale est-elle devenue un motif de licenciement en Algérie ?

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Au moins 230 travailleurs du groupement Daewoo à Boughezoul, petite commune située à 100 kilomètres au sud-ouest de Médéa, ont découvert le 19 novembre 2020 qu’ils ont été mis à la porte. C’est ce qu’a indiqué le Secrétaire général de la section syndicale, fraîchement élu, Khaled Baba Ali, dans un entretien accordé à nos confrères d’El Khabar. Selon le syndicaliste, le motif est lié à «la récente création d’une section syndicale d’entreprise, pour pouvoir défendre les intérêts des travailleurs». En argument, il déclare que le licenciement a touché «uniquement les travailleurs qui ont assisté à l’assemblée générale tenue le 9 novembre 2020». «Suite à une succession de prises de décisions unilatérales, nous avons demandé à rencontrer le chef de projet, mais celui-ci a rejeté toutes nos démarches. Aussi, nous avons décidé de créer une section syndicale pour pouvoir protéger et défendre nos droits en tant que travailleurs. Une assemblée générale en présence d’une représentante de l’Union Générale des Travailleurs Algériens (UGTA), et de plus de 300 travailleurs a eu lieu le 9 novembre, pour l’élection des membres de la section», explique-t-il.

Et d’enchaîner : «après avoir subi des pressions, le 19 novembre, nous sommes informés que nous ne faisons plus partie du personnel, que nous devions rentrer chez nous et de ne surtout pas faire de grève. Nous avons entamé les démarches nécessaires auprès des autorités compétentes dont l’inspection du travail, car nous n’avons fait que défendre notre droit à l’activité syndicale stipulé par la constitution algérienne.»

Le droit syndical remis en question

Nous étions beaucoup à croire que le soulèvement populaire du 22 février 2019 , historique à bien des égards, allait changé beaucoup de choses notamment en matière de justice sociale. Mais loin fut le cas : Le licenciement des 320 travailleurs du groupement Daewoo nous permet aujourd’hui de constater que l’activité syndicale, entre autres, n’est plus une réalité tangible particulièrement dans le secteur privé.

Cet état de fait s’est manifesté de la façon la plus frappante en août dernier. 196 travailleurs de Numilog, filiale du groupe Cevital à Béjaïa, appartenant à l’homme d’affaire Issaa Rabrab, sont licenciés, à la suite d’une grève cyclique de trois jours, qu’ils avaient entamé en signe de solidarité avec trois syndicalistes renvoyés un mois plutôt.

S’engage alors un bras de fer entre les salariés et la direction de Numilog qui finira devant la justice. Mais bien que le tribunal de Béjaïa ait tranché, pour la troisième fois consécutive en faveur des 196 travailleurs licenciées, ordonnant leur réintégration et la reconnaissance de la section syndicale, Numilog refuse encore aujourd’hui d’exécuter la décision de justice.

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