Cinq rapporteurs spéciaux du Conseil de sécurité de l'ONU ont réclamé, dans une correspondance datée du 20 septembre, des explications du gouvernement algérien sur l'affaire de Slimane Bouhafs, son arrestation, son transfert de la Tunisie et sa détention.
“Nous avons l’honneur de nous adresser à vous en nos qualités de Rapporteur spécial sur la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants: de Groupe de travail sur la détention arbitraire; de Groupe de travail sur les disparitions forcées ou involontaires; de Rapporteur spécial sur les droits de l’homme des migrants; de Rapporteur spécial sur les questions relatives aux minorités et de Rapporteuse spéciale sur la promotion et la protection des droits de l’homme et des libertés fondamentales dans la lune antitenbriste, conformément aux résolutions 43/20.42/22.45/143/6,43/8 et 40/16 du Conseil des droits de l’homme”, lit-on dans le document.
Les rapporteurs spéciaux demandent également à ce que le gouvernement algérien lui fournisse des détails concernant “fondements factuels et juridiques” de la détention de Slimane Bouhafs, ainsi que “les dispositions légales” qui ont permis de l'inculper.
Il est également question des mesures qui “auraient pu être prises en coopération avec le Gouvernement tunisien pour arrêter et transférer M. Bouhafs et les informations relatives à un éventuel mandat d’arrêt international qui aurait pu être émis contre lui, avant son arrestation”, ajoute le document.
Enfin, les rapporteurs de l'ONU demandent que l'Algérie fournisse des détails sur "la période allant du 25 au 29 août, durant laquelle Smail Bouhafs avait été porté disparu, les détails sur le lieu et les conditions de sa détention ainsi que celles relatives à son extradition de la Tunise vers l'Algérie", alors qu'il était placé depuis 2018 sous la protection du bureau de Tunis du Haut commissariat des nations unis pour les réfugiés (UNHCR).
Pour rappel, Slimane Bouhafs, opposant algérien converti au christianisme, avait été condamné en 2016 à deux ans de prison ferme pour offense à l'islam et au prophète. Une fois libéré, il s'éxile en Tunisie, mais le 25 aout 2021, il est enlevé par trois personnes de sa maison à Hai El Tahri, à Tunis. Sans nouvelles de lui pendant une semaine, Slimane Bouhafs réapparait en Algérie.
Le 1er septembre, il est présenté devant le juge d'instruction près le tribunal de Sidi M'hamed (Alger) qui le place sous mandat de dépôt. Il est actuellement détenu à la prison de Koléa.
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