Le verdict du procès du jeune Amazigh Semmani a été rendu public ce matin par le tribunal de Ziadia (Constantine). Interpellé lors d’une visite touristique à Constantine, le 18 septembre dernier, Amazigh est condamné, par ce tribunal, à «une année de prison ferme» pour avoir pris le drapeau Amazigh dans son sac à dos. Accusé d’«atteinte à l’unité national et de profanation de l’emblème national algérien», il a été placé sous mandat de dépôt, depuis 28 jours, à la prison d’El Koudia. Son ami, qui l’a accompagné dans ce voyage, interpellé avec lui puis relâché le lendemain, a été acquitté, quant à lui, par le même tribunal.
Pour rappel, le parquet a requis «cinq ans de prison ferme à l’encontre de Amazigh Semmani», 28 ans, originaire de Toudja, de la wilaya de Béjaïa.
Ce matin, plusieurs personnes ont fait le déplacement de Béjaïa pour assister à l’annonce du verdict. Ces derniers ont été empêchés d’accéder à la salle. Seuls le père de Amazigh, son frère aîné et un proche de la famille ont pu assister à l’annonce. Choqué, Ali, le père de Amazigh, qui pensait pouvoir rentrer aujourd'hui avec son fils à Béjaia, dénonce «une justice aux ordres». «Ce sont les juges qui devaient être condamnés à la prison ferme et non mon fils», s’indigne-t-il.
Amazigh est le premier détenu pour port du drapeau Amazigh a être condamné par la justice. «Amazigh a signé un procès-verbal en arabe alors qu’il ne maîtrise pas la langue. Il l’a fait sous la pression. Il ignorait ce qui était écrit dessus», dénoncent les avocats et les membres de la famille du jeune détenu.
Déclaration du père de Amazigh Semmani à sa sortie du tribunal
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