L’Agense de presse officielle de l'État Algérien, APS, a complètement perdu le fil de la déontologie ! Dans une dépêche publiée sur son site, mardi 31 janvier 2023, elle a livré une information pour le moins tendancieuse portant sur la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'Homme (LADDH).
Consacrée à la récente dissolution de l’ONG, la dite-dépêche a évoqué les raisons ayant conduit à cette décision. « La Ligue algérienne pour la défense des droits de l'Homme (LADDH) a été dissoute sur décision de la justice en raison de la vacance de ses dirigeants, installés à l'étranger, a-t-on appris mardi de source proche du dossier », introduit l’auteur de la dépêche.
Mais, un malaise caractérise cette information : la source en question est une publication postée par une journaliste installée en Belgique, Layla Haddad en l’occurrence, sur sa page personnelle Facebook. Plus encore, cette « source proche du dossier », elle-même, cite des sources « très fiables », sans pour autant les nommer. Autrement dit, impossible à vérifier ! Sachant que l’agence officielle détermine majoritairement ce qui va être publié par toutes les rédactions mainstreams du pays.
« C’est une information de deuxième main », ironise un twitto. « Une agence de presse officielle qui cite une publication Facebook comme ‘’source très fiable’’! Décidément, on aura tout vu », commente un autre.
L’APS prise en flagrant délit de mensonges
La propagande qui, comme tout le monde le sait, est le postulat de départ de l’agence officielle, a vite laissé place à la diffamation, s’accordent à dire nombreux internautes sur la Toile.
« La LADDH a été dissoute sur décision de justice, en raison de la vacance des postes de ses dirigeants », écrit l’APS. « Les dirigeants de la LADDH sont allés s'installer en Belgique et en France », ajoute-t-elle, en se rapportant toujours à la publication de Layla Haddad. « Il s'agit de "Salah Dabouz, installé à Bruxelles ainsi que Saïd Salhi et Aïssa Rahmoun demandeurs d'asile en France », précise encore l’agence.
Mais a-t-on juger utile de vérifier l’information ? Visiblement non. L’un des protagonistes de cette affaire, Saïd Salhi en l’occurrence, a vite réagi à ce qu’il qualifie d’«intox».
« La requête du ministère de l'intérieur date du 04 mai 2022, alors que j'ai quitté l'Algérie le 23 juin de la même année », affirme-t-il dans un post publié hier sur son compte Twitter.
Soulignant son statut de vice-président de la LADDH, Said Salhi précise, par ailleurs, que les dirigeants cités par l’APS, censés vivre à l’étranger, à savoir Me Zehouane et Benisaad « sont bien en Algérie ».
Enfin, on ne manquera pas de soulever le fait que Layla Haddad, persona non grata il n’y a pas si longtemps pour cette même APS, est de nouveau dans les petits papiers du pouvoir. Et pour cause : sa vidéo hostile à l’ancien président déchu Abdelaziz Bouteflika, tournée en 2018, dans l’enceinte de l’Union Européenne, avait déclenché, faut-il le rappeler, un incident diplomatique entre cette institution et l’Algérie.
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