L’Algérie a décidé que ses ressortissants, une certaine catégorie du moins, n’ont désormais plus le droit de quitter le territoire national. Cette mesure « illégale » vise, selon nos sources, particulièrement les citoyens de la Wilaya de Béjaïa. Raison invoquée : « des instructions d’en haut».
Ce jeudi 12 janvier, cinq militants de la Wilaya de Béjaïa ont été convoqués par les services de police judiciaire, munis de leur carte d’identité et de leur passeport. Il s’agit de Yazid Mebarki, Nadir Temine, Abdeselam Bounatir, Ryad Boukeraa et de Hocine Boumedjane. Ce dernier n’est autre que le président du bureau de la ligue algérienne de défense des droits humains (LAADH), de Béjaïa.
Le 7 janvier dernier, le chanteur d’expression kabyle, Oulahlou, a été refoulé de l’aéroport Houari Boumediene. Il devait se rendre à Paris pour une tournée internationale, mais en a été empêché par la police aux frontières (PAF), car soumis à une interdiction de sortie du territoire national (ISTN).
Cette mesure ne date pas d’hier. Elle est imposée à beaucoup d’autres citoyens de cette Wilaya depuis plusieurs mois. Leur nombre est important mais reste impossible à déterminer précisément, parmi eux des militants et des activistes. L’on peut citer Rafik Amzal, Lyes Touati, Merzoug Touati, Karim Djidjeli, Omar Aït Larbi ou encore Malek Sadali, ex-cadre du FFS.
En plus de son caractère « illégal », cette mesure, vivement critiquée par les défenseurs des droits humains, est marqué par un autre fait inquiètant : les militants sont tous issus de Béjaïa. Ce qui nous pousse à nous interroger sur les motifs de cette démarche visant particulièrement cette région de l’Est du pays, la Kabylie en l’occurrence.
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