La journée, d’aujourd’hui, a été très tendue dans la wilaya de Bouira. Plusieurs affrontements et incidents ont été enregistrés dans cette wilaya qui marque, aujourd’hui, son cinquième jour de la grève générale. Mais la situation était prévisible. Alors que plusieurs bureaux de vote ont été annulés, hier, par l’Autorité nationale "non" indépendante des élections (Anie), vue l’impossibilité d’organiser le scrutin dans ces régions hostiles à l’élection, d’autres ont été saccagés durant la nuit ou ce matin par les manifestants. Déterminés, les habitants de Bouira Est ont réussi l’opération «Zéro vote». Mais pas que. À M’Chedallah, une daïra qui regroupe plusieurs communes dont Ahnif, des affrontements ont été enregistrés, hier, entre manifestants et forces de l’ordre dans ces deux localités. Les habitants de M’Chedllaha et d’Ahnif se sont opposés au déploiement de la gendarmerie et de la police, dépêchées afin d’imposer le scrutin, comme cela été le cas, aujourd’hui, dans plusieurs régions du pays. Des veillées ont été organisées, aussi, dans différents villages afin de s’assurer qu’aucune force de sécurité ou de l’Anie ne pénètre leurs régions.
Ce matin encore, plusieurs affrontements ont été enregistrés notamment dans la ville de Bouira. Les forces de l’ordre ont utilisé des bombes à lacrymogène et des balles en caoutchouc afin de disperser les manifestants qui ont investi, tôt, le centre-ville et ses alentours pour réitérer le rejet massif de l’élection de la honte. Des affrontements se sont, aussi, déclenchées au niveau de la route nationale N°5. Plusieurs blessés et interpellations ont été signalées.
À Bouira, les manifestants ne se sont pas contentés seulement de rejeter le scrutin, mais ils ont incendié aussi le siège de l’Anie. Ces derniers ont aussi assiégé la Radio de Bouira. Ils ont réussi à arrêter le journal qui annonçait de fausses informations sur le taux de participation. Le programme a été arrêté. Selon différents témoignages, «les manifestants ont obligé les programmateurs à mettre à la place du panel prévu, des chansons de Lounes Matoub, ce qui a été fait».
Bilan lourd! 120 blessés signalés entre manifestants, gendarmes et policiers. Les journalistes locaux assurent que les blessés ont été tous pris en charge au niveau de l’hôpital Mohamed Boudiaf à Bouira ville. Pour rappel, aucun vote n’a été enregistré en Kabylie. Des émeutes se sont déclenchées, au moment ou nous mettons en ligne cet article, dans la commune de Haïzer, l’une des premières à s’être soulevée contre l’élection présidentielle dans cette région du sud de la Kabylie.
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