Une conférence portant sur l'instrumentalisation de la justice et son impact sur les droits de l'homme, devant se tenir à l'occasion du café littéraire au centre culturel de la ville de Tichy, le 19 juin dernir, a été empêchée par les autorités locales, selon l'avocat et défenseur des droits humains, Me Kader Houali Dekkal.
Dans une déclaration publiée sur sa page Facebook, Me Houali a affirmé que la conférence en question n’était pas du goût des autorités locale de la wilaya”. Et pour preuve, poursuit- il, “ le wali himself, accompagné du chef de daïra, du chef de sûreté de wilaya ainsi que du maire de Tichy, était venu superviser l’empêchement par la force publique de cette conférence”. Toujours selon Me Houali, le motif avancé par les autorités était que “le thème de la conférence porte à confusion”*.
“Le maire, qui a joué au porte parole du wali, était venu me voir pour me demander de changer le thème de la conférence si je voulais l’animer. Une injonction à laquelle j’ai répondu par un niet catégorique”, écrit-il. Et d'expliquer qu' “il était inconcevable pour moi de courber l’échine devant la volonté de la police de la pensée. C’était une question de principe pour moi. J’avais préféré que la conférence ne se tienne pas plutôt que de changer de thème”.
Le refus de l'avocat de tenir sa conférence était également motivé par “l’ambiance électrique qui régnait dans la salle”. “J’avais décidé de donner un autre rendez-vous aux organisateurs pour éviter qu’il y ait des émeutes, sachant que l’assistance était très en colère contre cette interdiction, la première en son genre depuis l’existence du café littéraire de Tichy”, explique- t-il encore.
Enfin, Me Kader Houali qui, rappelons- le, est avocat au barreau de Tizi Ouzou, ne manquera pas de dénoncer ce qu'il qualifie de “pratiques d’une époque qu’on croyait révolue”, et d'alerter sur le “rétrécissement du champ des libertés, notamment dans cette région qui a donné une énième gifle au régime après le zéro vote du simulacre dernier, et qu’on fait tout pour lui faire payer sa rébellion. Vive la liberté d’expression!”
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