Est ce que je vais pleurer le sort de Khalida Toumi, alias Messaoudi ? Évidemment non, mais je n'aime pas tirer sur les ambulances, surtout pour ne pas faire comme certains concentrant leurs attaques contre Bouteflika et son clan pour dédouaner Gaid Salah et donner du crédit à l'action de Zaghmati. Et à même à cautionner l'élection du 12 décembre et les candidats en lice qui font partie de la même mafia. Mais c'est l'occasion pour rappeler à travers un seul exemple le zèle avec lequel Khalida Toumi exécutait les désirs d'Abdelaziz Bouteflka et qui n'avait parfois même pas besoin de les exprimer. " Aahel al andalouss yafahmou bel ichara ( les gens d'Andalousie comprennent au clin d'oeil)", Khalida Toumi croyait savoir ce que veut Bouteflika et ce qu'il aime, elle s'appliquait à " l'exaucer" avec dévouement. Elle s'est déléstée de son nom pour reprendre de celui de jeune fille, car elle savait qu'il n'aimait pas le nom Messaoudi.
Un nom qui lui rappelait Messaoudi Zitouni, celui qui avait instruit en tant que président de la cour des comptes en 1983 son affaire, liée au détournement des devises des ambassades algériennes à l'étranger. Et pour se venger, et parmi les premières décisions à prendre lors de son intronisation en 1999, c'est de reprendre la villa de Messaoudi Zitouni située dans la rue Bachir Ibrahimi, à Alger. En 2003, le journal Le Matin a commencé à publier des enquêtes liées à l'acquisition en 2001 par Orascom, la maison mère de Djezzy, de la première licence de téléphonie mobile et les liens de Bouteflika avec les émirs émiratis, dont Mohamed Ali Al Shorafa, une de ses connaissances remontant à sa présence au palais de Cheikh Zayed, qui était pour Bouteflka comme un père de substitution. Banni des banques américaines à la suite de l'affaire en 1992 de la banque BCCI où il était associé avec Cheikh Zayed et les Benladen, Al Shorafa débarque à Alger un mois après l'élection de Bouteflka et reçu au salon d'honneur par Aissat, un conseiller à la présidence, pour réclamer des marchés, comme celui de la téléphonie mobile, les ports et la SNTA, au nom de la SARL qu'il venait de créer quelques mois auparavant à Abu Dhabi. Tout cela a été dit dans Le Matin et comment Djezzy a été favorisé contre d'autres concurrents, comme Telephonica, en effraction à la loi régissant l'octroi des marchés : cahier des charges fait sur mesures et surtout que la société de Sawariss était au bord de la faillite et elle n'a pas pu s'acquitter dans les délais des trois tranches de payement de la licence et même à les payer de l'argent des banques algériennes. À lire sur Le Matin des éditions de 2003 où dans le livre collectif " notre ami Bouteflka" édité en 2007.
C'est comme il n'avait pas suffit la plainte déposée contre Le Matin par Al Shorafa et Djezzy, qui avait comme chargé de communication, il faut bien le rappeler, Hamid Grine qui est devenu quelques années après ministre de la communication de Bouteflika, Khalida Toumi, qui occupait en 2003 aussi le poste du porte-parole du gouvernement, s'est volée au secours des amis du Président.
Je reçois moi et Abla Cherif à la rédaction une journaliste de la chaîne III, qui s'occupait au niveau de cette chaîne de radio des enquêtes, et qui nous a sollicité de participer dans son enquête sur ce qu'elle a appelé " affaire Matin- Shorafa-Djezzy". Au début, c'était le refus par principe, car on doutait sur l'impartialité de la chaîne radio qui dépendait de Khalida Toumi. Et suite à l'insistance de la journaliste, on a accepté. Elle nous a eu au nom des liens entre confrères et consœurs. Et en recevant le lendemain un journaliste de la radio chaîne I pour le même sujet d'enquête, j'ai appris que c'est Khalida Toumi qui avait ordonné en tant que ministre de tutelle l'enquête. Le directeur de la radio chaîne I m'a promis au téléphone si l'enquête ne répond pas aux standards, elle ne passera pas. Et ce qui est passé. Mais sur la Chaîne III, l'enquête a été diffusée et elle ressemblait plutôt à un tribunal où plutôt un procès du Matin avant terme : nos déclarations tronquées et soumises à l'approbation des avocats d'Al Shorafa et de Djezzy. Et la cerise sur le gâteau, c'est Khalida Toumi qui conclut en déclarant l'ouverture d'information judiciaire contre Le Matin. C'est l'autosaisine du parquet et qui se joint aux plaignants. J'ai appris par la suite qu'elle a assisté même au montage de l'enquête. Beaucoup de confrères et de consœurs de la Chaîne III étaient outrés par le manquement professionnel de leur collègue, qui a bénéficié, faut-il le préciser, d'une promotion.
Ce que j'ai considéré à l'époque comme un abus de confiance et j'ai juré à le rappeler à la consœur à chaque fois que l'occasion se présente. En 2009, suite à la crise liée au match Algérie-Egypte et l'accusation de Sawariss de fraude fiscale, j'ai publié un article sur le site du Matin sous le titre, " et maintenant Khalida Toumi". Sans décision de justice, elle a interdit en 2008 la vente du livre de Benchicou, " le journal d'un homme libre", alors qu'il avait reçu l'autorisation d'édition. En tant que ministre de la communication, elle collaborait étroitement avec le colonel Fewzi, chargé de la direction de l'information de DRS à Ben Aknoun, pour faire pression sur les journaux et même, pour interdire, par le biais de sa directrice de département d'accréditation, Samira Hadjilani, à des confrères d'exercer en leur refusant l'accréditation.
Cette dernière le reconnaît devant le juge près du tribunal de Blida lors du procès en 2007 d'Abed El Moumene Khalifa. Quand le juge lui a posé la question à propos des 10 000 euros perçus de Khalifa et d'être là directrice du bureau de sa télé qui allait ouvrir à Alger alors qu'elle est nommée par décret présidentiel comme directrice de département d'accréditation au niveau du ministère de la communication, elle a répondu : " c'est Khalida qui m'a demandé pour mieux les surveiller". Et elle n'a pas été inquiétée par la suite.
Et voilà si on veut traiter en profondeur le dossier de Khalida Toumi en l'élargissant à la clientèle et d'aller au-delà de cette justice sélective. Mais cela est risqué, ce qu'il pourrait même compromettre les plans du système et son élection qui veut l'imposer coûte que coûte. Certains noms, comme Salim Aghar où Saïd Ouled Khelifa, ayants mangés dans sa main et bénéficiés par la suite des largesses d'Azzedine Mihoubi, en tant que ministre de la culture de Bouteflika, risquent d'être cité, alors qu'ils sont pressentis aux postes de ministres dans le futur gouvernement du secrétaire général provisoire du RND si élection aura lieu.
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