La campagne pour la prochaine présidentielle a été ouverte officiellement, hier, dimanche, dans un climat de tension extrême. Les partisans de l’élection sont hués où ils apparaissent. Ils n’arrivent plus à tenir leurs actions en faveur du prochain scrutin et de Gaïd Salah. À Bordj Bou arreridj, pour ne prendre que cette wilaya comme exemple, les partisans de l’élection ont été poussés par les hirakistes à fuir et abandonner leurs drapeaux Algériens. Les hirakistes les ont récupéré et ils ont manifesté avec les mêmes emblèmes contre l’élection et pour le changement radical du système.
Des manifestations massives de citoyens qui s’opposent à la tenue de l'élection, qu’ils qualifient d’«élection de la bande», ont été observées à Oran, Tlemcen, Batna, Khenchla, Bordj Bou arreridj, Tizi Ouzou, Bouira, Adrar, Béjaïa, Sidi Belabes, Tebessa et Jijel...
Les candidats n'ont pas été épargnés par les manifestants. À Alger où le candidat, Abdelkader Bengrina, devrait commencer sa campagne électorale, plusieurs centaines de manifestants se sont rassemblés devant son bureau pour lui signifier leur rejet de la «mascarade électorale», sous le cri : «il n’y aura pas d’élection avec la bande». Sa banderole brandie sur le mur de la battisse où son bureau a été installé a été aspergée de jets d’œufs.
Idem à Tlemcen, où Ali Benflis a été conspué à son tour par des centaines manifestants. Plusieurs arrestations ont été signalées parmi les manifestants. Le rassemblement de citoyens qui s’opposaient à l’élection et à la venue de Ali Benflis, qui a choisi Tlemcen pour débuter sa campagne électorale, a été maintenu malgré la répression. «Nous sommes les enfants de Amirouche, nous ne faisons jamais marche-arrière», scandent les manifestants. Ali Benflis a tenu son meeting en catimini, dans la salle de la maison de la culture, en présence de quelques personnes et sous haute surveillance.
Même scénario à Adrar où les deux candidats, Azzedine Mihoubi et Abdelaziz Belaïd, ont effectué une visite aux zaouïas. Ces derniers ont été bien accueillis par les locaux. «dégagez !», «pas d’élection avec la bande», «État civil et non militaire», leur ont-ils signfié. Le même accueil a été réservé, aujourd'hui, au candidat, Abdelmadjid Tebboune, dans la même wilaya.
À Adrar, encore, plusieurs manifestants et militants ont été arrêtés. Parmi eux se trouve Mouhad Kasmi, figue connue de la lutte des chômeurs à Adrar et du combat anti-Gaz de schiste. Joint par l’avant-garde Algérie, Mouhad affirme que «35 manifestants ont été interpellés hier». «Nous avons été libérés grâce à la mobilisation des citoyens qui n’ont pas quitté le commissariat où nous avons été détenus avant notre libération», confie-t-il.
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