Dans une vidéo diffusée dimanche soir sur sa page facebook, El Habib Lalili, un jeune algérien installé depuis quelques mois au Liban, affirme qu’il sera extradé, sur la demande des autorités algériennes, du Liban vers l’Algérie. Les gens qui voient la vidéo peuvent s’interroger sur l’identité de ce personnage dont on ignore l’histoire et les raisons de son extradition ! Beaucoup se demandent alors, qui est El Habib Lalili, cet algérien qui a combattu Daesh en Syrie ?
El Habib Lalili, 42 ans, né en août 1980 à Mediouna au nord de la wilaya de Relizane, était un militant actif du mouvement des chômeurs entre sa création en 2012 jusqu’en 2014/2015 et impliqué dans Barak, le mouvement qui s’est opposé au 4ème mandat de Bouteflika. Il obtient son bac en 1998 et s’inscrit en droit à l’université d’Oran. Chômeur, depuis l’acquisition de son diplôme, son quotidien était ordinaire. Tout ce que connaissent les gens de lui, est que El Habib avait des positions anti-islamistes sur les réseaux sociaux, notamment Facebook.
Depuis 2015, il a complètement disparu des radars. Personne ne savait où il était ni ce qui était devenu ! Or, El Habib Lalili était en Syrie depuis cette date. Et contrairement à tous ses maghrébins qui rejoignaient ce pays du moyen-orient pour combattre aux côtés de Daesh contre le régime syrien et son président Bachar El-Assad, El Habib, lui, a fait tout le contraire en ralliant une milice de panarabistes communistes, appelée Garde Nationaliste Arabe (GNA), affiliée à la 4e Brigade militaire que dirige le frère cadet du président syrien, Maher El-Assad. GNA combattait, à l’époque, Daesh aux cotés de l’armée régulière syrienne de Bachar EL-Assad. El Habib était même le conseiller et l’homme de confiance de son leader, le libanais Dhou El Fiqar Al Amili.
Ses soucis avec la justice algérienne ont débuté après son premier séjour en Algérie. El Habib Lalili est revenu en Algérie pour ne rester que 15 jours entre les mois de septembre et celui d’octobre 2016.
Après son retour en Syrie, il apprend que trois de ses amis ont été placés sous mandat de dépôt et que lui-même était poursuivi pour «terrorisme», alors que l’Algérie soutenait Bachar El-Assad et son combat contre Daesh. Plusieurs mois plus tard, la justice de Guelma, qui s’est occupée de son dossier, s’est rattrapé en libérant d’abord ses amis qui n’avaient aucun lien avec son départ en Syrie, puis «elle a complètement clos le dossier».
À la fin de la guerre en Syrie, El Habib rejoint son chef Libanais et s’installe dans le pays de ce dernier. Mais il apprend que les autorités algériennes ont émis un mandat d’arrêt contre lui et qu’il sera, contrairement à ce qu’on lui a dit, extradé vers Algérie sur la demande de cette dernière. Il a été longtemps placé en grade à vue au Liban et extradé, selon son live Facebook, lundi 21 mars 2022. Jusqu’ici, on ignore ce qui est devenu El Habib Lalili ni ce que lui reproche la justice algérienne !
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