Mobilisés depuis lundi pour dénoncer le non-paiement de leurs salaires depuis cinq mois, les salariés d’El Watan comptent bien reconduire leur mouvement cyclique de deux jours chaque semaine, jusqu’à satisfaction de leur revendication. De leur côté, les actionnaires du quotidien francophone lancent « un appel pressant » aux autorités du pays pour « aider au déblocage de la situation ».
En effet, réunis mercredi 13 juillet 2022 en assemblée générale extraordinaire, les membres fondateurs de la SPA El Watan ont examiné la situation financière et le climat social au sein de l’entreprise. Prenant acte du mouvement de grève déclenché à l’appel de la section syndicale UGTA de l’entreprise, ces derniers imputent le retard du paiement des salaires de ses employés au « blocage des comptes bancaires de l’entreprise depuis le mois de mars dernier en raison d’un contentieux l’opposant à l’administration fiscale », indique un communiqué d’El Watan.
« Les démarches de la direction d’El Watan en vue de l’établissement d’un échéancier de paiement portant sur une dette d’un montant de 55 millions de dinars n’ont pas abouti », explique -t-on. Et de poursuivre : « De son côté, le CPA ( Crédit Populaire d’Algérie) réclame à l’entreprise le remboursement d’une partie de la ligne de crédit d’un montant de 45 millions de dinars contractée auprès de la banque. La dette de l’entreprise a été en large partie contractée durant la période de la pandémie qui a lourdement impacté la santé financière de l’entreprise ».
Pour toutes ces raisons, les actionnaires lancent « un appel pressant aux autorités du pays pour aider au déblocage de la situation conformément aux décisions gouvernementales visant à accompagner les entreprises en difficultés du fait de l’impact de la Covid-19 ».
Ils plaident, par ailleurs, pour « un dialogue constructif avec les services fiscaux et bancaires pour permettre le déblocage des comptes et l’établissement d’un calendrier de paiement des créances », car selon eux, « le redressement d’El Watan est possible grâce à ses actifs, au fort potentiel de son lectorat et à sa fidélité », pour peu que ça se fasse dans les plus brefs délais, « car la persistance des blocages aggrave de jour en jour le déficit financier et la précarité du personnel », insistent-ils.
Parallèlement, les actionnaires du journal se donnent « jusqu’à la fin du mois courant pour évaluer les perspectives de normalisation ou non », et prendront « les mesures qui s’imposeront quant àl’avenir de l’entreprise », conclut-on.
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