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Publié le : 02 Décembre, 2021 - 17:08 Temps de Lecture 3 minute(s) 2074 Vue(s) Commentaire(s)

Enquête judiciaire sur un prêt CPA accordé au milliardaire Mazouz

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Déjà condamné à «quatre ans de prison dans le cadre de l’affaire du montage automobile», l’ancien milliardaire Ahmed Mazouz risque de voir son horizon «s’assombrir» avant même de quitter sa cellule. La justice devrait ainsi rouvrir le dossier de l’acquisition de son usine d’eau minérale pour laquelle il a déjà été entendu en 2019 ainsi que par plusieurs témoins supposés impliqués dans ce dossier.

Selon des sources proches du dossier, «la justice Algérienne s’intéresserait au prêt obtenu par le groupe Mazouz auprès du CPA pour le lancement de cette usine ainsi que d’éventuelles complicités au sein de la-dite banque afin de sécuriser ce prêt». Au cœur de ce prêt, trois noms reviennent : «Celui de Ferhat Saouli, à l’époque Directeur de l’administration générale au CPA ainsi que deux de ses enfants, Moussa et Karim», affirment encore une fois nos sources. En contrepartie de ce prêt accordé au milliardaire Mazouz, «Saouli a obtenu une participation de 10 % dans ce projet pour chacun de ses deux fils. L’un d’eux a d’ailleurs été entendu par la gendarmerie à l’automne 2019, dans le cadre de l’enquête préliminaire liée à cette affaire. Pour la relance de ce dossier, il pourrait être à nouveau entendu. Ce dernier intéresserait d’autant plus le juge que sa société de transit qui opérait avec de nombreux hommes d’affaires dont les comptes étaient domiciliés au CPA ainsi que des ambassades étrangères installées à Alger».

La réouverture de cette enquête -qui a été laissée en suspense pendant presque deux ans- viserait à déterminer si «le milliardaire Mazouz avait versé des avantages en nature et actions au bénéfice de Saouli et de ses enfants afin d’obtenir ce prêt auprès de la banque CPA». Le nom de la famille Saouli est apparu dans les radars de la justice au milieu des années 2000 suite à une lettre ouverte des travailleurs du CPA adressée au président de la République de l’époque -Abdelaziz Bouteflika- pour l’alerter sur l’existence d’«un réseau de nature maffieuse mis en place par cet homme dont on disait qu’il était proche du général à la retraite Mohamed Bétchine, ancien conseiller à la sécurité auprès du président Zeroual, et qui avait la haute main sur le CPA durant les années 1990». Cette lettre ouverte adressée à Bouteflika, toujours disponible en ligne, fait état de «plusieurs biens mal-acquis» ainsi que des «accusations de harcèlement».

«Les protections dont disposait Saouli à l’époque l’ont mis à l’abri de la justice», confient nos sources. Après son départ du CPA, Ferhat Saouli a été brièvement nommé en 2012 comme DG de la Trust Bank avant d’en être débarqué en raison de «sa réputation comme affairiste».

Le nom de Saouli est également associé à celui de Hachemi Meghaoui, ancien directeur du CPA qui a été condamné en 2016 à «5 ans de prison ferme pour blanchiment d'argent dans le cadre du scandale de Sonatrach». Les deux hommes avaient travaillé ensemble au sein de cette banque avant que Meghaoui ne soit arrêté dans le cadre du dossier Sonatrach. Cette lettre de dénonciation des travailleurs du CPA faisait état de «passe-droits et d’indus avantages acquis par Ferhat Saouli, qui officiait à l’époque comme DGA du CPA». «Au cours de son passage dans cette banque publique, l’homme a amassé une fortune colossale et possède un important patrimoine immobilier constitué de villas, d’appartements, de société de transit ainsi que d’une pompe à essence», ajoutent nos sources. Ses acquisitions immobilières que son salaire ne peut justifier sont-elles liées à des prêts et à des opérations douteuses octroyés à des hommes d’affaires de l’ancien régime dont Ahmed Mazouz ?

Mazouz, qui possédait «le groupe Mazouz» et plusieurs investissements comme la marque de boissons et jus N’Gaous, le grand centre commercial de Bab Ezzouar et une usine de montage de véhicules utilitaires à Sétif, avait «recruté le fils de l’ancien Premier ministre Abdelmalek Sellal comme actionnaire dans son groupe en échange de nombreux avantages», assurent-elles encore. «Le fils de Sellal avait pris 9 milliards de centimes en guise de dédommagement de ses actions», a révélé Mazouz lors de son procès qui s’est tenu en décembre 2019.

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