Publié le 2 juin 2021, le rapport du parlement Français sur les exportations d'armement de la France en 2020 mentionne, entres autres, des informations cruciales sur les exportations d'armes de la France vers l'Algérie.
Ce document de 126 pages nous apprend que l’Algérie a acheté de la France en 2020 des ML3, ML7, ML11, ML13, ML15, ML18,ML21 et des formations AMA4 avec une sommes de plus de 51 millions d’euros. L’Algérie, premier acheteur du matériel anti-émeutes de la France, a déboursé plus de 134 millions d’euros pour se procurer ce matériel de la France durant le Hirak.
Pour rappel, en 2019, le Canada a livré pour 12 millions de dollars canadiens (8,2 millions d'euros) des armes à l'Algérie depuis le début de l'année, suscitant des interrogations aux seins des ONG. Le Quotidien de Montréal, souligne : «le régime Algérien a durci la répression contre l'opposition politique, les journalistes et les manifestants». Les ventes ont été effectuées avant l'entrée en vigueur au Canada, en septembre 2019, du Traité sur le commerce des armes (TCA) de l'ONU. Ce traité oblige le Canada à évaluer le risque d'utilisation par les pays importateurs de matériel militaire contre les populations civiles. De janvier à août 2019, selon Statistique Canada, l'Algérie se classe en troisième position comme importateur d'armes et de munitions du Canada derrière les États Unis (70,4 millions de dollars canadiens) et l'Allemagne (14,7 millions). Selon un professeur de droit, Daniel Turp, cité par Le Devoir : «le Canada est devenu un fournisseur d'armes et la question des droits de la personne n'est plus une priorité». Pourtant l'ambassadrice du Canada à Alger, Patricia McCullagh, «a donné son appui au mouvement populaire algérien», souligne Le Devoir. Un paradoxe de plus. Mais il n’y a pas que ça.
Quelques mois seulement avant que El Hachemi Djaâboub, ministre algérien du travail, accuse la France d’être «l’ennemi traditionnel et éternel» de son pays, il avait omis de préciser que l’Algérie avait acheté des armes vendus par la France, quelques mois seulement auparavant. Près de 500 millions d’euros déboursés dans cet armement français par l’Algérie depuis 2011.
Dans un pays où le chômage bat des records, le phénomène des Haraga prend de l’ampleur et où des militants, journalistes, avocats, femmes et hommes sont poursuivis en justice pour avoir exprimé leurs ras-le-bol via les réseaux sociaux. Ce même pays investit des millions d’euros dans l’achat d’armes dont des armes anti-émeutes pour faire régner la terreur sur des manifestants pacifiques.
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