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Accueil À la Lutte Grâce Présidentielle : le pouvoir libère d'un côté et opprime de l'autre
Publié le : 08 Juillet, 2022 - 14:00 Temps de Lecture 2 minute(s) 393 Vue(s) Commentaire(s)

Grâce Présidentielle : le pouvoir libère d'un côté et opprime de l'autre

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Mais alors que tous les regards sont fixés avec impatience sur les portes des prisons, attendant la libération des détenus d’opinion, le pouvoir algérien, lui, poursuit sa répression.

A l’occasion du 6Oème anniversaire de l’indépendance, des mesures de grâce présidentielle ont été décrétées par Abdelamdjid Tebboune, en faveur des détenus parmi lesquels des militants du Hirak « poursuivis pénalement ou placés en détention pour avoir commis des actes d’attroupement et des faits connexes », avait indiqué lundi 4 juillet, un communiqué de la présidence de la République.

Depuis, toutes les attentions sont concentrées sur cette décision et toute la dimension qu'elle pourrait prendre dans l'apaisement de la situation des militants qui prévaut depuis plus de trois ans en Algérie.

Malheureusement, l’enthousiasme autour d’une éventuelle libération massive se heurte à la dure réalité du terrain. En effet, sept (07) militants seulement ont été libérés jusque- là, selon un décompte non- exhaustif établi par le Comité national pour la libération des détenus (CNLD). Il s’agit de Abdelkader Belarbi (Tlemcen), Fateh Kaced (Tizi Ouzou), Massinissa Rezig et Yahia Semache (Bouira), Lyes Sellidj (Alger), Omar Boudjema (M’sila) et Abderazak Khaldi Belaid (Guelma). La frustration est d'autant plus grande, car aucune information concernant leur nombre n'a été révélée dans le communiqué en question.

Mais alors que tous les regards sont fixés avec impatience sur les portes des prisons, le pouvoir algérien, lui, poursuit sa répression. Hier encore, quatre citoyens ont été placés sous mandat de dépôt à Boumerdes et Béjaïa notamment. Selon le Comité national pour la libération des détenus qui a rapporté l’information, il s’agit de Mohamed Baghdadi, enseignant dans un lycée, arrêté le 30 juin sur le lieu de son travail avec perquisition de son domicile. Présenté hier devant le procureur de la République puis le juge d’instruction, il a été incarcéré à la prison de Tidjelabine pour des soupçons d’ « appartenance à une organisation terroriste ». Trois autres citoyens poursuivis également en vertu de l’article 87 bis du code pénal, ont été placés sous mandat de dépôt, hier, à Béjaïa, dont Yougourtha Tayeb et Challal Hamiche.

Autrement dit, tout le contraire de ce à quoi nombreuses organisations et associations de défense des droits humains s’attendaient, notamment après l’annonce en mai dernier, d’ une initiative « lem Echeml », lancée par Abdelmadjid Tebboune en vue de trouver une solution à la crise politique que vit le pays, consistant à « tendre la main à tous, sauf à ceux qui ont franchi les lignes rouges et qui ont largué les amarres avec leur patrie », avait alors indiqué une dépêche de l’agence officielle.

Rappelons que pas moins de 300 détenus d’opinion se trouvent toujours dans les geôles du pouvoir, parmi lesquels des journalistes, des militants associatifs et des enseignants, poursuivis pour terrorisme présumé.

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