«Quand un ministre touche le fond et s’abaisse à un tel niveau d’insultes et de mépris à l’égard du peuple, dans un discours prononcé au nom de l'État, c’est que la fin du régime est proche», déclare Mohcine Belabbas, président du RCD, en réaction au discours prononcé, aujourd’hui, par le ministre de l’intérieur, Salaheddine Dahmoune.
Dans une déclaration à la presse, filmée et diffusée par toutes les chaînes algériennes, l’actuel ministre de l’intérieur, Salaheddine Dahmoune, a qualifié les millions d’Algériens qui s’opposent à la tenue de la prochaine élection présidentielle que tente d’imposer Gaïd Salah et à l’agenda de ce dernier, de «pseudos Algériens, de traîtres, de pervers et d’homosexuels». Sa déclaration a mis le feu dans l’huile. Plusieurs manifestations ont suivi ses déclarations dans plusieurs régions du pays. Des milliers d’internautes dont beaucoup d’influenceurs sur les réseaux sociaux ont répondu au sinistre ministre. Des propos jugés homophobes, dégradants et indignes d’un ministre d’État, représentant d’un pays comme l’Algérie au moment où son peuple écrit l’une des plus belles histoires. «Y a-t-il un crime aussi grave que celui commis par ce ministre d’État qui insulte son peuple et touche à sa dignité et à celle des libres de notre pays ?», s’interroge Mohcine Belabbas.
Secrétaire général du ministère de l’intérieur de 2017 à 2019, Salaheddine Dahmoune a été désigné ministre, suite à la démission de Bouteflika, par Noureddine Bedoui, promulgué à ce moment comme premier ministre de l’État.
Pour rappel, Dahmoune a poursuivi Mourad Amiri, ancien fonctionnaire du même ministère pour appelé ses collègues à manifester devant la grande poste et affirmer leur adhésion au Hirak. Mourad Amiri a été condamné, le 17 novembre dernier, à «six mois de prison ferme».
La déclaration de ministre de l’intérieur est un signe de panique du pouvoir qui ne sait plus quoi faire devant l’intensification et l'ampleur de la mobilisation du peuple contre la tenue de l’élection présidentielle. Elle témoigne de l’état d’esprit dans lequel se trouve le pouvoir dans un contexte aussi délicat pour lui, après neuf mois de mobilisation exemplaire d’un peuple pacifique qui aspire à un changement radical et aller vers une deuxième république.
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