Les relations entre l’Algérie et le Maroc ne cessent de se dégrader et connaissent l’une des périodes les plus sombres de l’histoire des liens entre les deux pays voisins. Hier, le ministre algérien des affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a annoncé «la fin des relations diplomatiques entre les deux pays». «L'Algérie a décidé de rompre ses relations diplomatiques avec le Maroc à partir d'aujourd'hui», déclare Lamamra lors d'une conférence de presse animée à Alger. L’Algérie évoque «des actes hostiles de longue date perpétrés par Rabat contre l'Algérie». «Des actes qui se poursuivent jusqu’à maintenant»*, s’indigne le ministre des affaires étrangères algérien.
De son côté, le Maroc, à travers son ministère des affaires étrangères, n’a pas tardé à réagir à cette nouvelle qui vient marquer un tournant délicat dans l’histoire des relations, déjà tendues, entre les deux pays. Le Maroc «regrette cette décision complètement injustifiée mais attendue – au regard de la logique d’escalade constatée ces dernières semaines», lit-on dans le communiqué du ministère des affaires étrangères marocain. Et d’ajouter : «le Maroc rejette catégoriquement les prétextes fallacieux, voire absurdes, qui la sous-tendent.»
La décision algérienne a été prise à l’issue de la dernière réunion du Haut Conseil de Sécurité présidée par Tebboune. Il a été estimé que «les actes hostiles incessants perpétrés par le Maroc contre l'Algérie, ont nécessité la révision des relations entre les deux pays et l'intensification des contrôles sécuritaires aux frontières Ouest».
Hormis la question du Sahara Occidentale qui continue à diviser les rangs entre les deux pays, l’Algérie accuse le Maroc d’«être derrière les incendies qui ont ravagé les forêts de plusieurs wilayas du pays, dont la Kabylie où plus de 160 personnes dont des militaires ont trouvé la mort». Pas que ! Car l’Algérie de Tebboune et de Chengriha reproche surtout au Maroc «son soutien au Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK), qualifié conjointement avec le Mouvement islamiste de Rachad, de mouvement terroriste, par le même Haut Conseil de Sécurité».
Autres dossiers brûlants évoqués précédemment par l’Algérie est «l’affaire Pegasus ou le logiciel d’espionnage utilisé par la Monarchie Chérifienne pour traquer et connaître le contenu des téléphones de plusieurs hauts responsables algériens».
L’Algérie rassure la communauté marocaine établie en Algérie et affirme que «cette décision n’aura aucun impacte sur eux». De mème pour la consulat d’Algérie à Rabat qui «continuera à assurer ses fonctions». Idem pour Rabat qui, à travers son ministère des affaires étrangères, affirme que «le Royaume du Maroc restera un partenaire crédible et loyal pour le peuple algérien et continuera d’agir, avec sagesse et responsabilité, pour le développement de relations intermaghrébines saines et fructueuses».
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