Au lendemain de l’élection présidentielle rejetée qui a vu Abdelmadjid Tebboune porté par le pouvoir de fait au poste de Président de la république, les forces du Pacte de l’alternative démocratique (PAD) appellent les algériens à poursuivre la mobilisation pacifique pour dégager le système en place, en commençant par l’auto-organisation partout dans les domaines de la vie quotidienne. «Les forces du pacte de l’alternative démocratique appellent les citoyens à s’auto-organiser dans leurs lieux de vie, de travail et d’étude afin de mettre en échec toutes les tentatives de récupération et de détournement de leur révolution», écrivent les animateurs dans une déclaration rendue publique, ce lundi 16 décembre 2019.
Pour eux, il n’y a pas de doute. La révolution citoyenne «continue»et «elle nous appelle toutes et tous à redoubler de mobilisation pacifique et de vigilance politique pour mettre fin au système autoritaire et à la corruption en consacrant l’État civil, la justice sociale et les droits et libertés démocratiques effectifs».
Réagissant aux résultats officiels de la présidentielle du 12 décembre dernier, les acteurs du PAD déclare que le peuple Algérien «a mis en échec la mascarade électorale», avec un taux de rejet sans précédent jamais observé de «plus de 90 %». Comprendre que le taux de participation n’aura pas dépassé selon leur estimation, les 10%. Plus que ça, cette «victoire» populaire éclatante a été rehaussée, disent-ils, par «une mobilisation millionnaire historique durant les journées du 10-11-12 et 13 décembre sur tout le territoire national». Une mobilisation qui «dément les résultats de ce qui est qualifié de énième hold-up contre la volonté populaire et les aspirations légitimes du mouvement révolutionnaire».
Les acteurs du PAD n’ont pas omis revenir sur la répression sanglante de citoyens dans plusieurs wilayas de l’Ouest notamment à Oran. Ils regrettent que le coup de force du pouvoir de fait soit «soutenu par une répression ciblée et massive» à travers tout le pays et plus particulièrement dans les villes de Kabylie, de l’Oranie et à Annaba. Face à cette situation inadmissible, les forces du PAD ont dénoncé vigoureusement cette «escalade répressive», mettant en garde les tenants du pouvoir de fait autoritaire sur «les conséquences gravissimes et irréversibles qu’entraînera l’usage de la répression» contre le mouvement populaire révolutionnaire et pacifique.
Escalade répressive
Le constat est noire, malgré la tenue de la présidentielle, rappellent les signataires du PAD. «La volonté de restaurer le système autoritaire est flagrante, la liste des arrestations, des inculpations arbitraires de des détenus politiques et d’opinion ne cesse de s’allonger, les entraves aux libertés et droits fondamentaux persistent et le champ médiatique reste interdit à toute expression contraire», assènent-ils.
S’attachant à leurs revendications, les forces du PAD exigent l’arrêt immédiat de toute forme de répression, la libération de tous les détenus politiques et d’opinion et la levée de toutes les entraves à l’exercice effectif des libertés démocratiques et de l’activité politique. Ne reconnaissant aucune crédibilité au scrutin, ils estiment que «seuls une véritable transition démocratique et un processus constituant souverain, qui pourraient être discutés dans la transparence dans une conférence nationale indépendante du système actuel, composée de participants du mouvement révolutionnaire et débouchant sur le départ du système, constituent un moyen permettant au peuple algérien de réapproprier sa souveraineté pleine et entière».
Le PAD est composé, rappelle-t-on, du FFS, du RCD, du PT, du PST, du MDS, de l’UCP en plus de la LADDH de Noureddine Benissad.
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