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Accueil À la Lutte Libérée le 2 juillet dernier : Amira Bouraoui raconte son calvaire à la prison de Koléa
Publié le : 17 Juillet, 2020 - 13:20 Temps de Lecture 2 minute(s) 7930 Vue(s) Commentaire(s)

Libérée le 2 juillet dernier : Amira Bouraoui raconte son calvaire à la prison de Koléa

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Amira Bouraoui, libérée le 2 juillet 2020, de la prison de Koléa où les conditions d’incarcération selon elle, sont «déplorables», raconte dans un témoignage bouleversant, publié ce jeudi, quelques détails de ses 18 jours de détention.

Détenue depuis le 21 juin 2020 à la prison de Koléa ( Alger), la militante décrit, en effet, les sévices qu’elle a subis lors de son incarcération et qu’il l’ont laissés, selon ses proches, «émotionnellement traumatisée». Dans un post publié sur son compte Facebook, Docteur Nadia Berrekla, médecin en gynécologie-obstétrique, amie et ancienne collègue de la militante, a décidé de rendre public, «avec la permission de Amira Bouraoui, le récit dont elle m'a fait part, des humiliations qu'elle a subies en prison», confie-t-elle, tout en soulignant que malgré toutes les violences qu’elle a vécues, la militante «garde quand-même espoir».

Voici le texte de Amira Bouraoui tel qu’il a été rapporté par son amie, Docteur Nadia Berrekla : «Nadia, je dois te dire un truc important, la moitié des prisonnières en Algérie, ce sont des cas d'avortement et de cytotec (médicament utilisé pour le déclenchement du travail lors d’un accouchement ou pour interrompre une grossesse)», précise-t-elle, avant de révéler ce qui lui est arrivé. «La gardienne m'a mise nue et m'a demandé de m'agenouiller....elle m'a frappée sur le dos en me disant : ‘’tu es gynécologue et tu sais ce que je cherche’’», avoue-t-elle. Elle poursuit : «Elle cherchait de la drogue dans mon sexe.......Tout en serrant les dents, car les coups que je recevais sur le dos me faisaient très mal, je lui ai dis que j’étais là pour ce qu'il y a dans ma tête, non pas pour ce qu’il y a dans mon sexe ...»*.

Mais le pire supplice reste, selon Amira Bouraoui, «l’humiliation». «J'ai été humiliée par une femme qui avait le niveau du primaire. Elle m'a humiliée, Nadia !», raconte-t-elle. Enfin, elle reconnaît que lorsqu’elle en a parlé à ses avocats, «la gardienne a refusé de lui donner à manger pendant 48 heures». «Quand j’en ai parlé aux avocats, la gardienne en question m'a pas donné à manger pendant 48heures. Il ne fallait pas leur en parler !».

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