Le 26 novembre 2019, Walid Nekkiche est arrêté puis placé en garde à vue pendant six jours, durant lesquels il a subi des « actes de torture » infligés par les services de sécurité.
Hier (lundi), le tribunal correctionnel de Baïnem à Alger devait examiner la plainte pour « actes de torture » et « détention arbitraire » déposée par Me Nacera Haddouche, avocate de l’ancien détenu d’opinion, Walid Nekkiche. Mais l’audition a finalement été reportée au 19 septembre prochain, a-t-on appris auprès du principal concerné.
Ladite plainte, déposée le 23 juillet 2021, faisait suite aux déclarations du jeune étudiant lors de son procès tenu le 1er février de la même année, où il avait mis en cause la caserne de Ben Aknoun dite «la caserne Antar », où durant six jours de détention, il a subi des « actes de torture », infligés par les services de sécurité.
L’affaire avait, alors, provoqué un tollé au sein de l’opinion publique. Les organisations de défense des droits humains, des militants et des activistes du mouvement populaire ont multiplié les appels à l’ouverture d’une enquête. Aussi, le parquet général d’Alger, ordonne le 7 février, l’ouverture d’une enquête préliminaire.
Dans la foulée, un comité contre la torture est créé, le 14 février, par un Collectif d’avocats parmi lesquels Me Nacera Haddouche. Ce dernier avait pour objectif de donner résonnance à l’affaire de Walid Nekkiche mais avait également pour but de «bannir les centres de tortures » et «identifier les tortionnaires ».
« L’enquête préliminaire du parquet ne doit pas être un énième subterfuge pour calmer la colère et l’indignation nationales et internationales. Il faut que justice soit rendue sur ce qu’a subi Walid Nekkiche pendant six jours à la caserne Antar et que ses tortionnaires soient identifiés et jugés », avait, alors, déclaré le Comité.
Pour rappel, l'ancien détenu d'opinion avait été arrêté le 26 novembre 2019, à la place des martyrs, avant le début de la traditionnelle marche des étudiants chaque mardi.
Après six jours d’interrogatoires, le juge d’instruction ordonne sa mise en détention préventive à la prison d’El Harrach, pour « avoir entretenu, sans autorisation du gouvernement, une correspondance ou des relations avec les sujets ou les agents d’une puissance ennemie, entrave à la circulation de matériel militaire ou a, par quelque moyen que ce soit, provoqué, facilité ou organisé une action violente ou concentrée, en vue de nuire à la défense nationale » et pour « atteinte à l’unité nationale et possession et distribution de tracts dans le but de porter atteinte à l’intérêt national ».
Des accusations qui seront finalement annulées lors de son procès où il a été condamné par le tribunal criminel de Dar El Beida à «six mois de prison ferme» pour « atteinte à l’intérêt national ».
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