Plusieurs personnes se sont rassemblées aujourd’hui dans la localité de Zoui, dans la wilaya de Khenchela, en soutien au militant de la région, Yacine Mebarki. Militant de la cause Amazigh et du combat démocratique, Yacine Mebarki a été condamné en première instance, le 8 octobre dernier, à «10 ans de prison ferme et une amende d’un milliard de centimes (10 millions Da)», pour «atteinte aux préceptes de l’islam, atteinte au prophète, profanation du livre sacré, incitation d’une personne musulmane à la conversion à une autre religion et distribution de documents qui visent à ébranler la foi d’un musulman».
Les manifestants ont brandi plusieurs pancartes dans lesquelles ils dénoncent «la répression qui s’abat sur les militants», s’indignent sur la justice, selon eux, «sélective» et qualifient le verdict de Yacine Mebarki d’«idéologique». «Durant le procès qui a vu le Hirakiste Yacine Mebarki condamné à 10 ans de prison ferme, le juge a déclaré plutôt : "si j'étais à l'APN, je voterai une loi qui condamnerait à la peine capitale tout athée..." Les avocats présents auraient dû se retirer», dénonce sur son mur, le journaliste indépendant, Zoheïr Aberkane.
L’affaire de Yacine Mebraki a suscité beaucoup de réactions, notamment sur les réseaux sociaux. Les militants dénoncent son procès ainsi que son verdict qu’ils considèrent comme «une atteinte aux libertés d’expression et de pensée». «Nous nous sommes soulevés contre la Hogra, pour l’État de droit, pour une justice indépendante et pour la liberté d’expression et la démocratie. Elle est l’Algérie nouvelle quand vous constatez que des centaines de personnes sont aujourd’hui en prison pour leurs idées et pour avoir exprimé une opinion ?», s’indigne l’un des participants au rassemblement organisé aujourd’hui à Khenchela.
La sentence de Yacine Mebarki a fait aussi réagir la classe politique progressiste. Dans son intervention, hier sur sa page facebook officielle, le Coordinateur national du Mouvement démocratique et social, Fethi Ghares, est revenu sur l’affaire du militant Chaoui. «La condamnation de Yacine Mebarki démontre de la volonté du pouvoir en place à contrôler y compris la foi des gens et surtout de nous imposer la sienne. L’athéisme est une accusation en Algérie ! Épouser une autre religion que celle que veut imposer le pouvoir en place l’est aussi ! Réfléchir est une accusation comme l’est la pratique des libertés individuelles. Où allons-nous ainsi ?» s’interroge Fethi Ghares. Et d’ajouter : «le système exerce un pouvoir en marge des lois. Yacine Mebarki doit être libéré immédiatement. Nous avons à faire à un pouvoir délinquant.»
Les militants Chaoui rassemblés, aujourd’hui, à Zoui appellent les avocats défenseurs des droits humains à rejoindre le collectif de défense de Yacine Mebarki et souhaitent l’implication de plus de militants dans les prochaines actions de solidarité en faveur du militant Amazigh.
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