Accusée d'«atteinte à l'unité nationale, d’atteinte à corps constitué et au moral des troupes», pour ses publications sur Facebook, Nour El Houda Oggabi a été placée sous mandat de dépôt, ce début d’après-midi, par le juge d’instruction près le tribunal de Tlemcen.
Convoquée, mardi dernier, par les services de la cybercriminalité de sa wilaya, elle a été placée en garde à vue durant deux jours avant d’être présentée, ce matin, devant la justice.
Étudiante en Master 2 sciences humaines et sociales et militante très active de la révolution populaire dans cette région de l’Ouest, Nour El Houda est la douzième personne mise en détention provisoire à Tlemcen et la première femme à l'être dans sa région, depuis le début du mouvement, le 16 février dernier. Des témoins oculaires nous ont fait savoir que l’étudiante a eu un malaise au moment où le juge d’instruction a prononcé sa décision.
Tlemcen, l’une des régions de l’Ouest et du pays les plus actives ainsi qu’Oran bénéficient, visiblement, d’un traitement spécial de la part différents appareils de répression du pouvoir. Plusieurs interpellations, convocations et intimidations des activistes et militants ont été enregistrées notamment à Tlemcen.
Si Nour El Houda a eu le courage de se présenter auprès des services de la cybercriminalité, plusieurs autres activistes attendent de le faire ou hésitent carrément d’y aller de peur de subir le même sort que l’étudiante.
La montée de la répression bat son plein à Tlemcen, notamment après la désignation de Tebboune comme président. L’objectif du pouvoir est clair. Il veut absolument étouffer la contestation dans cette région et semer la peur dans le cœur des activistes. Pour lui, le mouvement est fini. Il ne doit plus persister.
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