Le journaliste Khaled Drareni a été condamné le 10 août dernier, par le tribunal de Sidi M’hamed, à «trois années de prison ferme». Depuis, la pilule ne passe toujours pas. Les messages de condamnation affluent de toutes parts. Organisations internationales, partis politiques d’oppositions, journalistes, artistes, intellectuels et même anonymes, à travers le monde entier, appellent à sa libération, à l’instar de la Tunisie où plusieurs dizaines d’organisations des droits humains, syndicales et de journalistes, ont condamné, ce mercredi 12 août 2020, la peine infligée à Khaled Drareni, alors que ses deux coaccusés, Samir Belarbi et Slimane Hamitouche ont écopé de «deux ans de prison dont 4 mois fermes», bien qu’ils soient tous les trois, poursuivis des mêmes charges à savoir «incitation à attroupement non armé et atteinte a l’unité nationale». «Le Président algérien Abdelmajid Tebboune qui a déjà condamné le journaliste Khaled Drareni dans un entretien télévisé diffusé le 2 mai 2020, s’est placé du côté de l’accusation et a jugé d’avance le journaliste, ce qui constitue une ingérence et une instrumentalisation de la justice. Cette condamnation injuste en est le reflet», dénoncent-elles. Et de souligner que : «ce verdict qui a choqué les journalistes et tous ceux qui œuvrent pour la liberté d’expression et des libertés en général est en contradiction avec les engagement internationaux signés par l’Algérie en matière de protection des droits et des libertés ; il envoie un message négatif et un signe qui ne font pas honneur aux nouvelles autorités algériennes et aux promesses faites pour l’établissement d’un environnement meilleur pour la liberté de presse et d’expression, alors que la quasi majorité des observateurs s’accordent sur le fait que la liberté de presse et d’expression constitue une condition nécessaire au processus démocratique auquel aspire le peuple algérien, clairement exprimé par les algériens et les algériennes tout au long du Hirak populaire et pacifique qui a fasciné le monde entier, et que toute atteinte contre la liberté de presse à travers les restrictions et les poursuites judiciaires ne fait qu’entraver le processus démocratique.»
Dans ce sillage, les organisations signataires de ce communiqué ont exprimé «leurs préoccupations par rapport aux persécutions, poursuites et arrestations qui ciblent depuis des mois plusieurs journalistes, bloggeurs, et activistes algériens». Estimant ce verdict «injuste et contraire aux normes internationales des procès équitables», les signataires appellent à «son annulation car fondé seulement sur des considérations politiques qui visent à museler le journaliste Khaled Drareni et tous les journalistes, bloggeurs et activistes critiques et à pénaliser la liberté d’expression et de presse en Algérie»*.
Elles réitèrent «leur totale solidarité avec le journaliste Khaled Drareni» et insistent «sur son droit de pouvoir travailler en toute liberté». Aussi, réclament-elles «la libération immédiate sans condition et sans restrictions» de Khaled Drareni, car, poursuivent-elles, «le milieu naturel pour lui est la salle de rédaction avec ses collègues journalistes et non au fond d’une cellule de prison.»*
Par ailleurs, elles appellent à «libérer tous les journalistes, bloggeurs et activistes algériens emprisonnés», et à annuler «les condamnations injustes dont ils font l’objet dans l’accomplissement de leurs missions ou de l’exercice de leur droit à la liberté d’expression». «Khaled Dradreni représente un modèle pour les journalistes œuvrant et engagés en faveur des libertés, et cette condamnation injuste à son encontre nécessite une action collective et commune»*, concluent-elles.
Organisations signataires :
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