Les habitants du village Tifilkout, commune d’Illilten, qui comptait jusque-là trois détenus d’opinion, à savoir le journaliste Mohamed Mouloudj, la présidente du Congrès mondial Amazigh Kamira Naït Sid et le militant démocrate Rezki Oulhadj, ont appris mardi dernier l’arrestation de l’un des enseignants les plus brillants de leur région, Amar Mazi.
Ce dernier, militant démocrate et enseignant dans un collège à Tizi Ouzou, a été arrêté dans son établissement scolaire et devant ses élèves. Les habitants décrivent une interpellation musclée. Pire ! Amar Mazi, un homme respecté dans sa région où tout le monde témoigne des valeurs universelles qu’il porte, faisait l’objet d’un mandat d’arrêt. Les habitants assurent qu’il n’a jamais été informé. Amar Mazi a été interpelé le jour de sa condamnation par contumace à 20 ans de réclusion criminelle pour «terrorisme», soit le 18 octobre dernier, jour de son procès et celui de plusieurs militants et citoyens kabyles dont deux de son village, en l’occurrence Mohamed Mouloudj et Rezki Oulhadj. Ces derniers ont d’ailleurs été libérés après avoir été acquittés des accusations de «terrorisme» et condamnés à une «année de prison ferme» pour d’autres. En tout, six personnes ont été libérées ce jour-là de la prison de Koléa, à savoir Mohamed Mouloudj, Zohir Djemaï, Zahir Messaoudene, Malek Boudjemaa, Rezki Oulhadj et Hanafi Ould Mohand.
D’autres ont été, contrairement aux premiers, condamnés par contumace avec Amar Mazi et à la même peine. L’on peut citer la féministe et défenseuse des droits humains, Katia Allik, et les militants, Mourad Itim, Nassim Alkani, Achour Mokadem et Abdrrahmane Merzouk, considérés par la justice algérienne en état de fuite, au côté du président du Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie et du Gouvernement provisoire Kabyle en exil, Ferhat Mehenni, condamné lui aussi dans le même dossier à «20 ans de réclusion criminelle».
Pour rappel, Kamira Naït Sid n’a toujours pas été jugée comme des dizaines d’autres en prison. Amar Mazi, quant à lui, il a été placé en garde à vue au commissariat du Caviniac à Alger. Selon le Comité national pour la libération des détenus (CNLD), «il sera présenté dimanche, 23 octobre 2020, devant la cour d’Alger (Ruisseau) pour vider son mandat d'arrêt».
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