La nuit d’hier a été fêtée comme il se doit notamment à Alger, Tizi Ouzou, Béjaia et Oran. Elle restera mémorable et s’inscrira dans les anales de l’histoire. Jamais le peuple algérien a célébré aussi joyeusement et massivement une fête nationale depuis l’indépendance. Comme nous l’avons annoncé précédemment, des milliers, si ce n’est des millions, de manifestants des quatre coins du pays ont pris la route, hier, vers Alger afin de prendre part au «vendredi de la libération», qui coïncide avec la 65ème anniversaire du déclenchement de la guerre de la libération nationale. Mais comme attendu, les policiers et les gendarmes ont investi massivement l’autoroute Est-Ouest et les routes nationales afin d’empêcher «la marré humaine» d’atteindre la capitale.
Selon des témoins oculaires, des centaines de bus, venus de Tizi Ouzou, de Béjaia et de Bouira, ont été sommés de faire demi-tour avec confiscation de permis des chauffeurs et mise en fourrière des véhicules. Un dispositif énorme a été déployé, notamment à Ahnif (Bouira), qui donne sur l’autoroute Est-ouest et la route nationale N°5, à Lakhdaria, dans la même wilaya, à Boumerdes en venant de Tizi Ouzou et à Réghaia.
Si certains ont fait le choix de passer la nuit et de manifester dans les villes où ils sont arrêtés, des centaines d’autres ont décidé de continuer la route à pieds, le cas des contributeurs de l’Avant-Garde Algérie, venus des autres wilayas du pays. «Il y a des centaines de manifestants qui ont passé la nuit sur l’autoroute Est-Ouest et manifestant actuellement devant les barrages de gendarmerie», assure un manifestant arrêté dans un barrage de gendarmerie à Ahnif.
Les vidéos nemanquent pas, notamment celles qui montrent les bus et les véhicules refoulés aux alentours de la wilaya d’Alger. Mais beaucoup sont arrivés soit hier par train ou ce matin à pieds. Des centaines d’arrestations ont été signalées notamment au niveau de la gare routière de Kharouba et à Alger-centre. Si la plus part n’ont pas été identifiés, si ce n’est pas leurs proches ou par les manifestants de leurs régions, d’autres l’ont été grâce aux organisations de défense des droits humains, comme le CNLD. On signale l’arrestation, hier, de l’activiste de Bordj Bou Arreridj, Brahim Lalami, du militant communiste du Parti socialiste des travailleurs (PT), Lyes Touati et du militant RAJ, Amine Rebai. Ces derniers n’ont toujours pas été libérés.
À Alger, ils étaient très nombreux à passer la nuit à la belle étoile. Les sièges de certains partis politiques réputés pour l’accueil des manifestants des quatre coins du pays, comme le MDS, le RCD et le FFS, étaient pleins à craquer. Beaucoup d’autres ont été hébergés chez des familles algéroises. Plusieurs incidents ont été signalés dans la soirée d’hier à Alger. Les forces de l’ordre ont usé de la force et la répression afin d’essayer de disperser les manifestants à Alger comme à Oran, en vain. Certaines commémorations des officiels ont été annulées. Les manifestations ont commencé très tôt ce matin à Alger. Et la mobilisation ne cesse de grandir. Tout montre que la journée d’aujourd’hui sera d’envergure et grandiose. Le 37ème vendredi, sera celui de l’unité, de la détermination et de l’acheminement du peuple vers le changement, la démocratie et la liberté.
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