Il détient le titre peu envié du plus ancien détenu d’opinion depuis le début de la révolution populaire. Walid Nekkiche, jeune étudiant âgé de 25 ans, boucle, ce jeudi 26 novembre 2020, une année en détention préventive à la prison d’El Harrach.
Pourtant, les organisations de défense des droits humains, des militants et des activistes du mouvement populaire, n’ont eu de cesse de réclamer sa libération qu’on lui refuse depuis le premier jour de son arrestation par les forces de l’ordre, le 26 novembre 2019, au lendemain de la traditionnelle marche des étudiants chaque mardi. Des campagnes de solidarité ont également été menées sur les réseaux sociaux pour exiger sa libération et demander le respect des procédures légales, en vain.
Les multiples demandes de mise en liberté provisoire introduites par ses avocats continuent de se heurter au veto de la chambre d’accusation : Walid Nekkiche est poursuivi, selon l’arrêt de renvoi, en vertu de l’article 72-aliné1 du code pénal pour «avoir entretenu, sans autorisation du gouvernement, une correspondance ou des relations avec les sujets ou les agents d’une puissance ennemie», l’article 74 pour «entrave à la circulation de matériel militaire ou a, par quelque moyen que ce soit, provoqué, facilité ou organisé une action violente ou concentrée, en vue de nuire à la défense nationale» et aussi pour «atteinte à l’unité nationale et possession et distribution de tracts dans le but de porter atteinte à l’intérêt national». Il sera sera jugé le 1 février 2021, devant le tribunal criminel de Baïnem (Bab El Oued).
Walid a-t-il été victime de torture ?
C’est en tous cas, ce que pense savoir Sofiane Chouiter, avocat établi à Montréal (Canada), qui a affirmé au mois d’août dernier que «Walid Nekkiche a été victime de violences physiques pendant sa garde à vue, avant d’être conduit au centre dit Antar des renseignements, où il aurait également été soumis à des sévices physiques».
Aussi, Me Chouiter a saisi les rapporteurs de l’Organisation des Nations Unis (ONU) , sur le cas de Walid Nekkiche, le 30 août dernier «sur la torture et la liberté d’expression et d’opinion pour une intervention urgente sur le cas de Walid Nekkiche, détenu actuellement à la prison d’ El Harrach, après avoir été torturé par des policiers au début, puis par des agents de la DGSI au centre Antar», rapporte l’avocat sur sa page Facebook.
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